Si le marché immobilier d'Île-de-France est en plein renouveau, il semble que ce ne soit pas forcément le cas en province. Alors que jeudi dernier paraissait la note de conjoncture des notaires de la région parisienne, ces derniers publiaient en même temps la même note mais sur la France entière, sur le site de l'INSEE. Et le constat est clair : à la fin juin 2014 les études notariales avaient compté 730 000 transactions immobilières. Un an plus tard ce chiffre descend à 716 000. Conclusion : globalement le marché immobilier ne décolle pas. Les prix de l'immobilier en baisse de -2,7 % Non dit l'INSEE, les prix ne remontent pas Les comptes-rendus publiés par les notaires n'ont qu'un seul défaut : celui d'arriver avec 2 mois de retard. En revanche ces rapports ont l'avantage de présenter des données précises pour baser une analyse. Car toute transaction immobilière, qu'il s'agisse de neuf ou d'ancien, doit être entérinée par un notaire. Ainsi lorsque le notariat publie les données récoltées par ses membres, le public obtient une source d'information des plus sûres. Et en l'occurrence la note de conjoncture INSEE/notaire sur le 2e trimestre 2015, fait état d'une baisse des prix de -2,7 % sur l'ensemble de la France métropolitaine. Cet ajustement fait d'ailleurs suite à une précédente baisse de -2,4 % au 1er trimestre. Qui lui-même suivait une autre correction de -2,4 % au 4e trimestre 2014. Les maisons résistent mieux que les appartements La tendance se confirme depuis le début de l'année, les prix des maisons baissent moins vite que ceux des appartements. Au 2e trimestre les premières ont perdu -2,4 %, contre -3,1 % pour les seconds. L'une des théories pour expliquer cet écart, est la facilité de l'accès au financement immobilier. Les banques accordent désormais des taux des plus intéressants, même si l'on observe une tendance à la hausse. En supplément elles demandent de moins en moins d'apport personnel, ce qui permet à de nombreux ménages de réaliser leur rêve. Et leur rêve est avant tout d'acheter une maison. Il est donc possible que la demande soit plus forte pour les maisons, permettant ainsi de ralentir la baisse des prix. L'exception parisienne ? Et pendant ce temps les transactions augmentaient en masse dont tous les départements de la région parisienne, toujours au 2e trimestre. D'avril à juin les ventes ont même grimpé de +25 % en petite couronne, alors que dans le même temps les prix y baissaient de -2,5 %. Mais la forte demande pour les appartements et les maisons pourraient bien faire remonter les prix en ce moment même. Les notaires s'attendent effectivement à ce que la pierre parisienne finisse en hausse de +0,1 % en octobre, à 8070 €/m². Ils anticipent également un effet inflationniste dans les Hauts-de-Seine (92) et le Val-de-Marne (94), avec respectivement +1,3 % et +1,6 % en 3 mois. C'est ainsi que ces appartements anciens de la petite couronne pourraient terminer à 5220 €/m² et 4180 €/m². Même son de cloche du côté des maisons de la grande banlieue. Ce sont incontestablement les plus vendues, avec 8670 transactions immobilières d'avril à juin 2015. Les études notariales s'attendent à ce que le prix d'une transaction médiane monte à 271 600 € en octobre, soit une progression de +1,2 % sur 3 mois. Que dit la tendance de l'immobilier en province ? Un marché à 2 vitesses en Ille-et-Vilaine (35) Le baromètre des notaires constate que le prix des maisons en Ille-et-Vilaine a tendance à grossir. Il faut dire que la médiane s'établit à 175 000 €, les acheteurs se tournant davantage vers les 6 pièces et plus. Et l'offre ne manque pas, le marché présentant un catalogue hétérogène. Mais ce n'est pas le cas du côté des appartements anciens, les études notariales locales considèrent que les prix sont légèrement sous-estimés, mais que ce n'est pas fini. Leur baromètre indique effectivement une tendance à la baisse, avec un prix médian à 2140 €/m². Les acheteurs se tournent particulièrement vers les T3 et les T2. Mais au final, le marché est jugé comme plutôt homogène. Bordeaux fait grimper les prix en Gironde Les grues font partie du paysage du passant bordelais qui flâne le nez au ciel. C'est que Bordeaux métropole s'est lancé dans de grands travaux, au travers de la rénovation du quartier des Bassins à Flot, et de l'émergence du pôle d'affaires Euratlantique. On avance le possible ajout d'un réservoir de 36 000 emplois supplémentaires à terme. Ajoutez à cela la qualité de vie du Sud-Ouest et la future liaison Paris–Bordeaux en 2 heures 05 grâce à la LGV, et l'on obtient la recette du succès. Le baromètre des notaires estime que les prix de l'immobilier sont élevés en Gironde, tant du côté des maisons que des appartements. Et encore, pour ces derniers la tendance est à la stabilité, avec un prix médian de 2660 €/m². En revanche les maisons affichent une tendance haussière, dans un marché plutôt bien équilibré. Le prix de la transaction médiane s'établit à 212 000 €, avec une répartition assez équilibrée entre les 5 pièces et 6 pièces. Toutefois, budget oblige, les acheteurs se tournent d'abord vers des 4 pièces. L'immobilier encore trop cher dans les Bouches-du-Rhône ? La note de conjoncture notaires/INSEE fait état d'une baisse de -6,1 % sur les prix des appartements marseillais, au 1er trimestre 2015. Mais les études notariales locales notent que les prix sont encore un peu élevés. Ils enregistrent d'ailleurs une légère tendance à la baisse, tant dans les maisons que dans les appartements. Les maisons se vendent en médiane à 280 900 €, les acheteurs choisissant avant tout des T4. Quant aux appartements anciens ils s'échangent en médiane à 2410 €/m², les acheteurs se tournant d'abord vers les T3, puis équitablement vers les T4 et les T2. Prix des appartements en baisse dans le Rhône ? La note de conjoncture de l'INSEE constate que les prix de l'immobilier baissent de -2 % en région Rhône-Alpes. À Lyon les appartements perdent -0,3 %, et plus généralement -1,5 % au niveau régional. Mais les notaires voient que la tendance est justement à la baisse, sur ce type de biens immobiliers, et ce plus généralement sur le département du Rhône. Ils estiment qu'à 2650 €/m² la tendance est un peu élevée, mais qu'elle pourrait se rééquilibrer à la baisse. En revanche si les études locales constatent que 270 600 € pour une maison dans le Rhône est un peu élevé, mais ils voient que pourtant la tendance des prix est ascendante. Les acheteurs concentrent surtout leurs efforts sur les 6 pièces et plus, qui représentent près de 33 % du marché.