Il ne s'est pas passé grand chose dans l'actualité immobilière cette semaine, excepté des prix qui deviennent fous. La Chine commence à sérieusement inquiéter avec cette bulle qui se dégonfle, tandis qu'en Irlande c'est reparti de plus belle. En France acheteurs et vendeurs se sont transformés en rudes négociateurs depuis la crise, obligeant les agents à faire de gros efforts sur leurs commissions. Chine : la baisse des prix de l'immobilier fait peur La bulle est en train de se dégonfler dans l'empire du milieu, ce qui pourrait bien peser sur la croissance. Le premier ministre chinois, M. Li Keqiang, l'a annoncé dimanche dernier à la presse. L'objectif de croissance fixé à 7 % pour 2015 semble déjà hors de portée, alors que le premier trimestre n'est pas encore terminé. La chute de l'euro n'y est pas étrangère, et ceux des prix de l'immobilier neuf non plus. À la fin du mois de février, ils avaient perdu -5,7 % par rapport à février 2014. Le calcul se fait à partir d'un indice créé en 2011, portant sur les 70 villes les plus importantes du pays. Jamais depuis 4 ans l'indice n'avait observé un si fort recul, seule une des métropoles le composant échappe à la baisse des prix. Le problème d'une économie de masse, est que l'on a tendance à se baser sur de faibles marges. Ainsi lorsque l'on emprunte pour vendre à un certain niveau, et que l'année d'après il reste du stock, on est obligé de vendre moins cher. Et c'est là que se présentent les difficultés financières. Pour éviter le défaut de paiement, Kaisa a dû faire entrer ses concurrents dans 49,3 % de son capital. Malgré cela il lui reste encore 7,17 milliards d'euros de dettes à restructurer. Le géant de l'immobilier chinois s'est retrouvé dans la tourmente suite à une affaire de corruption, dont les délits sont particulièrement présents dans le bâtiment. Mais les soucis financiers de Kaisa ne sont rien à côté de ceux d'Evergrande, empêtré dans une dette de 15 milliards d'euros. Les dirigeants ont réussi à arracher un rallongement de la durée des remboursements, leur sortant temporairement la tête de l'eau. Il faut dire que la banque centrale chinoise a dû être mise à contribution. Face à la menace de nombreux défauts de paiement dans le secteur du bâtiment, mais surtout aux mouvements sociaux provoqués par le chômage, le principal taux directeur a été abaissé récemment en février. Pas de quoi apeurer les investisseurs cependant , la bourse de Shanghai est restée calme dans l'attente de l'annonce de mesures du gouvernement. En France, on négocie âprement les frais d'agence On ne les appelle pas « négociateur immobilier » pour rien. Lorsqu'un particulier s'adresse à un agent pour vendre un bien, la négociation est de rigueur. Selon l'homogénéité ou la largesse du marché, l'agent acceptera de rogner sa commission afin de boucler la vente. C'est que dans la pratique les agences annoncent des commissions comprises entre 5 % et 7 %. Mais en réalité elles sont capables de descendre bien plus bas, c'est ce qu'annonce le site votreargent.lexpress.fr, suite à une enquête menée auprès de ses lecteurs. Tout d'abord, il y a ceux qui font jouer la concurrence, comme le ferait un courtier en prêt immobilier. Leur stratégie consiste à contacter plusieurs agences immobilières, et à récolter les offres. Généralement au premier abord elles se situent entre 4 % et 5 %. Ensuite ils adressent un courrier électronique à toutes, leur demandant de s'aligner sur le prix le moins cher. Parmi toutes les agences sollicitées, il s'en trouvera toujours une pour abaisser encore plus sa commission afin d'emporter le marché. C'est ainsi que certains vont accepter de prendre un mandat exclusif à 3,5 %. Une autre tactique consiste pour l'acheteur et le vendeur à donner un prix ferme. Le premier déclare qu'il est prêt à s'engager mais seulement pour ce prix-là, le second accepte de céder mais sans dépasser un certain plancher. Au milieu se trouve l'agent immobilier, qui rogne sur sa commission afin de signer le contrat. En fait tout dépend du prix du bien immobilier en jeu. S'il s'agit d'une maison à 500 000 €, une commission de 2,7 % débouche sur un chiffre de 13 500 € pour l'agent. Si le montant n'est pas au rendez-vous, ce dernier pourra toujours se consoler par la vente rapide d'un studio au prix d'un effort sur sa rétribution. En Ukraine, les prix de l'immobilier chutent de 16,7 % Pendant ce temps, Knight Frank publie une étude sur les prix de l'immobilier dans le monde. Si les notaires annoncent une baisse de 2 % du prix de la pierre en France, le réseau d'agents l'estime à 2,3 %. Et l'on se contentera bien de cet écart, eu égard aux chiffres catastrophiques de l'Ukraine, où les prix perdent 16,7 % en 1 an. La guerre dans l'est du pays n'a rien arrangé à la situation économique délicate que traverse le pays dirigé par Petro Porochenko. Le programme d'aide de 16,5 milliards d'euros promis par le FMI est une bouffée d'air frais, qui permettra d'éloigner le spectre de la faillite. On en attend d'ailleurs tout autant du côté de la Grèce, où les prix de l'immobilier ont chuté de 6,1 %, toujours d'après Knight Frank. Le réseau d'agents est d'ailleurs concerné par la Chine, où il estime la baisse du prix de la pierre à 4,5 % en 1 an. Finalement la bonne nouvelle vient de l'Espagne, où les prix de l'immobilier ont commencé à remonter à 0,3 %. Reste à voir l'impact que la faillite du promoteur Martinsa-Fadesa aura sur le marché. On a beaucoup parlé de la hausse des prix de l'immobilier à Londres cette année. Ils sont spectaculaires, et débouchent sur une augmentation globale de 8,3 % du prix des logements dans tout le Royaume-Uni. La Suède fait un peu mieux avec 8,6 %, mais reste loin des 2 Challengers. Ses déboires financiers terminés, l'Irlande renoue avec la spéculation, pour voir les prix de son immobilier grimper de 16,3 % en 1 an. En Turquie c'est la croissance économique et l'apparition d'une classe moyenne importante, qui fait grimper les prix des logements de 16,2 %. Globalement l'Amérique du Nord semble être sortie du marasme, avec un secteur immobilier dont les prix seraient en hausse de 4,8 %.