Les efforts du gouvernement pour relancer la construction, commencent à porter leurs fruits. À la fin octobre la France avait commencé d'ériger 350 600 logements, un chiffre strictement égal à celui de la période précédente. Mais ce sont surtout les 3 derniers mois qui ont le plus marqué les esprits, avec une forte augmentation des permis de construire des appartements. Par ailleurs depuis un an les démarrages de chantier de logements collectifs progressent, portant le secteur du bâtiments sur leurs épaules. Les projets d'appartements neufs ont le vent en poupe Toujours plus de permis de construire délivrés Les compteurs arrêtés à la fin du mois d'octobre montrent que le nombre de logements autorisés à la construction a avancé de +2,5 % au cours des 3 derniers mois. Cette synthèse du commissariat général au développement durable est encore plus encourageante, lorsque l'on s'aperçoit que déjà de mai à juillet le nombre de permis de construire haver avancé de +3,1 %. Mais d'août à octobre il s'agit surtout de construire des appartements, les autorisations de logements collectifs ont bondi de +6,4 % en 3 mois. Si la majeure partie se concrétise, il y aura donc davantage d'immeubles en copropriété en France, car les autorisations avaient déjà progressé de +3 % de mai à juillet. Un décollage plutôt récent Lorsque l'on regarde les chiffres de la construction de logements collectifs sur 12 mois, on s'aperçoit que les autorisations sont en baisse par rapport aux 12 mois précédents. Avec 183 400 unités ayant reçu le feu vert des municipalités, le secteur du bâtiment se trouve à -2,6 % en recul par rapport à l'année précédente. Mais la tendance est en train de s'inverser de façon plutôt spectaculaire. Le gouvernement a décrété l'autorisation des préfets de se substituer aux maires qui ne voudraient pas construire des logements sociaux, et les mesures de simplification entrent petit à petit en application. Le résultat est clairement visible de juillet à octobre, avec 48 300 appartements neufs autorisés à la construction, soit une progression de +8,9 % par rapport à la même période de 2014. Le mois d'octobre a été particulièrement prolifique, avec 18 600 logements collectifs autorisés au cours de ces 31 jours. Il ne reste plus qu'à passer de la théorie à la pratique, ce qui n'est pas forcément acquis. Va-t-on construire davantage d'appartements ? Des démarrages de chantier à la traîne C'est le grand écart entre les autorisations de construire et le nombre d'unités effectivement en cours d'achèvement. La raison est simple : le taux d'annulation dans le logement collectif « s'établit à 20 %, toujours au-dessus de sa moyenne de longue période (19,2 %) ». En clair, sur 5 projets immobiliers ayant obtenu l'aval de la municipalité, 4 verront effectivement le jour. Ainsi avec un délai moyen d'ouverture de chantier établi à 8,3 mois dans le logement collectif, les permis de construire obtenus d'août à octobre devraient se concrétiser au plus tard à l'été 2016. Des démarrages de chantier en dents de scie Le taux d'annulation relativement élevé pose des problèmes au secteur du bâtiment. Si les démarrages de chantier de logements collectifs avaient augmenté de +0,5 % de mai à juillet, ils baissent de -0,9 % d'août à octobre. En revanche les performances sont bien meilleures pour les logements individuels, qui après une progression de +1,2 % des départs de chantier, continuent sur leur lancée avec +2 % à la fin octobre. Et pourtant l'année avait plutôt bien commencé, avec 187 600 appartements neufs en construction, une progression de +3,2 % par rapport aux 12 mois précédents. Par ailleurs la période d'août à octobre n'a pas été si mauvaise, car avec 40 700 départs de chantier, l'activité augmente de +2,6 % par rapport à la même période en 2014. Là encore le mois d'octobre a été prolifique, 15 900 appartements neufs ont été lancés pendant ces 31 jours. Toutefois au regard des chiffres, le lecteur attentif aura reconnu un risque de ralentissement du secteur de la construction au cours des prochains mois. Car si 183 400 appartements ont été autorisés à construire au cours des 12 derniers mois, pendant cette même période 187 600 ont effectivement été commencé. Mais si l'on tient compte du taux d'annulation de 20 %, l'atterrissage risque d'être difficile. C'est ainsi que la période d'août à octobre laisse place à l'optimisme. Car les 48 300 appartements autorisés à construire son justement à 20 % au-dessus des 40 700 effectivement démarrés au cours de cette même période. Si la tendance continue, le secteur du bâtiment pourrait bien se relancer. Ces régions où le bâtiment va, et les autres Celles qui construisent le plus De novembre 2014 à octobre 2015, la France a démarré la construction de 350 600 logements, appartements, résidences et maisons confondues. C'est exactement le même chiffre que durant la période précédente, et pour une fois que la tendance n'est pas à la baisse, on applaudit. En termes de progression c'est la région du Nord-Pas-de-Calais qui prend la tête du classement, avec une hausse de +16,4 % des démarrages de chantier en 12 mois. Certes avec 16 800 unités le volume est plutôt faible par rapport au bassin de population, mais les promoteurs locaux se félicitent tout de même de cette performance. On retrouve l'Alsace sur le podium, avec une progression de +15,1 % des démarrages de chantier, pour un volume de 11 200 habitations commencées sur 12 mois. Il fallait bien que l'Île-de-France soit présente dans le top 3, avec une augmentation de +6,5 % des démarrages de construction. En région parisienne les promoteurs dépassent tous les autres de plusieurs longueurs, avec 60 400 habitations commencées en 12 mois. Celles qui construisent le moins Il ne fait décidément pas bon travailler dans le bâtiment lorsque l'on habite le Limousin. Mois après mois les chiffres sont accablants, avec une baisse de -22,2 % des démarrages de chantier à la fin octobre. En un an la région n'aura réussi à construire que 1700 logements, la plus piètre performance de France. Toujours plus au sud, l'île de beauté se fait toute petite. En Corse les nouveaux chantiers baissent de -19,5 %, en 12 mois les entreprises locales n'auront construit que 2900 logements. La Haute-Normandie subie elle aussi la crise du bâtiment. Le nombre de logements en chantier baisse de -14,6 % sur un an, avec 7700 unités sorties de terre pendant cette période. Un espoir subsiste toutefois, car 8600 logements ont été autorisés, soit une progression de +5,1 %.