Les rapports se suivent et ne se ressemblent pas. Alors que les notaires faisaient récemment état d'une baisse des transactions immobilières en région parisienne, voilà que le dernier sondage BVA pour le compte de Foncia pointe l'espoir d'une reprise. Comme d'autres enquêtes auparavant, on y apprend que les ménages savent que les taux de prêt immobilier sont au plus bas, et que les vendeurs sont plus nombreux que les acheteurs. Oui mais voilà, ils restent nombreux à considérer qu'il ne leur sera pas facile d'obtenir un crédit, même si l'on sait que les banques y mettent de la bonne volonté. Il reste toutefois que la naissance d'un optimisme ambiant grandit pas à pas, et pourrait relancer l'investissement locatif. Quant aux renégociations de crédits elles ne sont certainement pas terminées, les courtiers vont juste avoir du pain sur la planche pour convaincre les récalcitrants. La renégociation de crédit : ça marche mais… Il y a ceux qui ont déjà essayé Alors qu'en juillet 2012 le taux nominal moyen obtenu par les investisseurs et accédants à la propriété était de 3,5 %, en mars 2015 il est tombé à 2,11 % (Source CSA/Crédit Logement). Cette différences de plus de 1 % suffit à abaisser ses mensualités, débouchant le plus souvent sur une économie à 4 chiffres tout en conservant la même durée des remboursements. Et contrairement à ce que l'on pourrait croire, les banques s'en réjouissent car la renégociation de taux est une bonne occasion d'attirer une nouvelle clientèle. « Je vous rachète votre prêt immobilier moins cher que mon concurrent, et en échange vous domiciliez votre compte bancaire chez moi ». Et ça marche, car selon le sondage BVA/Foncia, 51 % des personnes interrogées ayant déjà fait un emprunt immobilier ont cherché à le renégocier. C'est la tranche des 35 – 49 ans qui a été la plus actif (62 %), et sur la totalité 30 % des demandeurs ont obtenu toutes les conditions qu'ils souhaitaient. Ils ne sont que 12 % à n'avoir obtenu qu'une partie des conditions qu'ils souhaitaient, et pour 9 % d'entre eux l'opération s'est soldée sur un refus. Il y a ceux qui n'ont pas encore essayé Il reste 47 % des personnes interrogées, ayant déjà souscrit un emprunt immobilier, qui ne se sont toujours pas essayées à la renégociation de taux. Il faut préciser que 43 % des sondés ont déjà soldé tous leurs remboursements. Il reste toutefois 15 % d'entre eux envisageant une renégociation, parmi eux se trouvent 26 % de cadres, et 30 % se situent dans la tranche des 25 – 34 ans. Alors qu'en est-il de ceux qui ne sont pas encore convaincus ? Ils sont 22 % à trouver la renégociation « trop compliquée », et 10 % pensent que leur demande « aboutir à un refus ». Ils doivent savoir qu'en cas de refus ils n'ont pas à payer un seul centime, une prestation de renégociation de prêt immobilier ne se paye qu'en cas d'acceptation de dossier, c'est la Loi. Investir dans l'immobilier, c'est le moment mais… Les Français de plus en plus motivés par l'investissement locatif À l'été dernier,45 % des personnes interrogées par le même sondage estimaient que la période était propice à l'investissement immobilier. L'optimisme est allé grandissant jusqu'à atteindre 56 % ce mois-ci. Cette donnée mérite toutefois d'être temporisée, car sur cette proportion 13 % sont convaincus que la période est idéale, 43 % le pensent « probablement ». Mais surtout, alors qu'ils étaient 17 % en décembre dernier à penser que la période n'est « certainement pas » propice à investir dans l'immobilier, ce mois-ci ils sont plus nombreux avec 19 %. Toutes les bonnes conditions sont réunies Les ménages français sont bien informés, le sondage BVA/Foncia le prouve. Ils sont 34 % à estimer que le coût du crédit est très favorable en ce moment, et 42 % le considèrent comme favorable. En clair, le financement de l'investissement immobilier est aujourd'hui mieux placé qu'il ne l'était auparavant, et ce pour 76 % des personnes interrogées. La notion du rapport entre l'offre et la demande est bien ancrée dans les esprits, ils sont 70 % à considérer que « le nombre de biens immobiliers sur le marché » constitue également une condition favorable. Ils ont tous entendu parler de la baisse des prix du m² des logements, 60 % d'entre eux y voient une bonne condition pour se lancer. Se financer, là est la question Il semble que les Français perdent progressivement leur titre de champion du monde du pessimisme, reste à savoir si cela suffira. Ils ne sont aujourd'hui plus que 33 % à penser que leur situation financière va se dégrader, contre 44 % en décembre. On note même que 18 % d'entre eux pensent qu'elle va s'améliorer, contre 16 % à la fin de l'année dernière. Mais le prêt immobilier reste un frein à l'investissement locatif, tout du moins pour 53 % des personnes interrogées. Là encore la part d'optimisme grandit, elle était à 38 % décembre, et fait désormais un bond à 46 %. La seconde source de soucis que l'on retrouve chez les ménages face à l'investissement locatif, et la fiscalité. Alors que le dispositif de défiscalisation Pinel présente une grande souplesse d'utilisation ainsi que des remises d'impôt pouvant atteindre 6000 € par an, la majorité du public y croit peu. Ils sont 58 % à considérer que la politique fiscale n'est pas bonne, toutefois la part d'optimiste se situe désormais à 42 %, contre 31 % auparavant. Rappelons que la loi Pinel ne concerne que l'immobilier neuf, et qu'en dehors du déficit foncier il n'existe pas de véritables mesures fiscales incitant à acheter de l'ancien pour le louer. Y aura-t-il suffisamment d'intentions d'achats pour le marché immobilier ? Ils sont désormais 14 % à afficher leur intention d'acheter un nouveau logement, résidence principale ou secondaire, contre 16 % en novembre. La proportion de ménages ayant un projet d'investissement immobilier reste à 7 %, dont une part de 17 % chez les propriétaires bailleurs. Rapporté au nombre de ménages français, ces chiffres pourraient suffire à relancer l'immobilier. L'optimisme ne manque d'ailleurs pas chez les grands acteurs, le Crédit Agricole ne serait pas surpris d'un retour à la hausse des ventes. De leur côté les notaires constatent que les prix vont encore baisser, et eu égard à la politique monétaire de la BCE (Banque Centrale Européenne), il est raisonnable de compter sur une stabilité des taux, voire une légère continuité à la baisse.