Etudiants, actifs ou même seniors sont chaque année, de plus en plus nombreux à sauter le pas de la vie en communauté. Outre les économies réalisées, pour les plus de 40 ans, l’avantage est de faire des rencontres, de vivre dans un logement plus spacieux et plus confortable qu’un studio. La première motivation pour les seniors est d’échapper à la solitude en s’offrant ainsi une seconde jeunesse. Et de leur côté, les investisseurs bailleurs ne sont pas en reste puisqu’ils augmentent leur rendement locatif grâce à des loyers plus élevés qu’en location simple. D’autant que les loyers sont en augmentation aux 4 coins de l’Hexagone ! Etat des lieux du prix d’une chambre en colocation, ville par ville, réalisé par Appartager, site dédié à la colocation et décryptage d’un phénomène qui s’amplifie au fil des ans. "Souvent révélateur du dynamisme économique d’une ville, le prix des chambres en colocation peut varier d’une année à l’autre. Appartager, site de colocation en France, observe une augmentation considérable du prix des loyers à Lille, Orléans et Nantes depuis l’année dernière. Loyers à Lille, Nantes et Orléans : entre 12 et 31 % d’augmentation ! Reflet de l’engouement croissant qu’elles suscitent auprès des jeunes et des moins jeunes, les villes de Lille, Nantes et Orléans ont vu les loyers de leurs chambres en colocation exploser depuis l’année dernière ! Lille est la ville qui a connu la plus forte augmentation en passant d’un loyer moyen de 428€ à 561€ (soit +31%). Reconnue pour son dynamisme économique, Lille serait même devenue la ville de France où les logements se louent le plus vite. Les villes de Nantes et d’Orléans connaissent quant à elles une hausse de 12%. Ajaccio, Paris et Clermont-Ferrand : des loyers en baisse de 11% en moyenne A contrario, le prix d’une chambre en colocation a baissé de 4% à Montpellier (410 €), de 3% à Rennes (342 €) et Rouen (382%), de 2% à Besançon (322 €). Des baisses plus importantes ont été observées à Ajaccio, qui est passé d’une moyenne de 533€ à 467€ (soit -12%), de 656€ à 596€ à Paris (soit -9%) et de 373€ à 324€ à Clermont-Ferrand (soit -13%). Plusieurs raisons peuvent être avancées pour expliquer cette évolution et notamment la diminution du pouvoir d’achat due à la hausse du chômage, la revalorisation des aides personnelles au logement ou encore le durcissement de leur octroi. A Paris, les loyers restent très élevés malgré cette autorégulation du marché. Poitiers : la ville la moins chère pour la colocation C’est à Poitiers (308€), Limoges (318€) et Besançon (322€) que le loyer d’une chambre en colocation est le plus bas. A titre de comparaison, un colocataire parisien paiera près de deux fois le loyer d’une chambre à Poitiers. Les loyers dans ces 3 villes sont relativement stables depuis un an et reflètent une activité économique relative. Paris, Lille et Lyon en haut du classement Sans surprise, la capitale garde, malgré une baisse enregistré de 9% en un an, sa position de ville la plus chère (596€). Lille se place logiquement en 2ème position (à la place d’Ajaccio en 2017) du fait de l’augmentation considérable de ses loyers (561€, soit +31%) et Lyon reste en 3ème position (480€). Tendance haussière aux 4 coins de l’Hexagone A noter que les loyers ont augmenté à Dijon (+10%), à Limoges (+9%), Reims et Bordeaux (+6%), Lyon et Strasbourg (+5%), à Nancy (+4%), à Toulouse et Marseille (+3%), à Poitiers (+2%), Caen, Metz et Amiens (+1%). Colocation : rentabilité pouvant grimper entre 6 et plus de 12% ! Pour les investisseurs bailleurs, la colocation est un placement très rentable. Selon l’emplacement et la ville choisie, les investisseurs peuvent dégager une rentabilité brute comprise entre 6 et 12%. Fort intéressant en comparaison avec une location simple qui plafonne en général au mieux à 2 ou 3% de rendement brut. Un exemple de colocation juteuse ? A Nancy, une commune qui accueille chaque année plus de 45 000 étudiants (Grand Nancy), les rentabilités peuvent passer du simple au double en fonction des adresses, mais aussi en fonction du type de location, selon une enquête de la rédaction. Et justement, le meilleur rendement a été relevé à proximité de la faculté de Lettres dans le cadre d’une colocation étudiante. Boulevard Albert 1er, un investisseur a en effet acquis un T3 de 60 mètres carrés pour 108 000 euros FAI avec environ 10 000 euros de travaux à prévoir. L’investisseur a transformé le séjour en chambre, ce qui fait 3 chambres, louées chacune 400 euros par mois. Soit une rentabilité optimisée de plus de 12 % ! Selon Appartager, "Le prix moyen d’une colocation à Nancy en 2017 était de 379 euros, il est de 394 euros en 2018, soit en augmentation de 4%". Des schémas de vie qui évoluent Selon un sondage effectué par Appartager, 58% de ses utilisateurs de plus de 40 ans sont divorcés. Ce chiffre est révélateur de l’importance du nombre de divorces en France : environ 45% des mariages finissent par un divorce. Avec ces schémas de vie qui évoluent, beaucoup doivent ainsi quitter le domicile conjugal et, dans l’incapacité de payer un logement individuel, se tournent volontiers vers la colocation. Le modèle social n’est plus centré sur le mariage ou la parentalité mais sur l’individu, maître de sa seule existence. Le célibat est à la mode et aujourd’hui largement associé à l’indépendance, la liberté et l’activité. Quadras : un moyen de faire des rencontres L’étude réalisée par Appartager révèle que plus de 41% des utilisateurs de plus de 40 ans invoquent le fait de « faire des rencontres » comme avantage numéro 1 de la colocation. Ainsi, s’ils sont 39% à mettre le montant du loyer comme premier critère de choix, force est de constater que la colocation n’est plus choisie uniquement pour des raisons financières. La mutualisation des charges dans la colocation permet en effet de prétendre à des logements plus spacieux mais également plus centraux. La colocation a en effet beaucoup de succès là où la tension immobilière est forte comme à Paris, Lyon ou Toulouse. " Aujourd’hui, les quadras sont de plus en plus nombreux à vouloir partager leur quotidien avec d’autres personnes. Que ce soit pour faire des rencontres ou profiter d’espaces plus grands, désormais ils souhaitent de plus en plus vivre avec des gens avec qui ils partagent des intérêts ou des valeurs communes, comme par exemple pour faire des « éco-colocations », décrypte Cédric Brochier, porte-parole d’Appartager. Venu des pays du nord de l’Europe, le concept de la colocation entre seniors se développe aujourd’hui de plus en plus en France. Les utilisateurs de plus de 50 ans du site Appartager ont majoritairement opté pour ce mode de vie pour ne pas vivre seuls (35%) et s’offrir ainsi une deuxième jeunesse. Seniors : vivre en colocation pour échapper à la solitude Le grand mal de la vieillesse étant l’isolement social, de plus en plus de retraités font le choix de la colocation pour y échapper. Ce mode de vie permet en effet de recréer ou de faire vivre leur vie sociale. Plus qu’un toit, ces personnes de même génération partagent des souvenirs, des activités et des moments de vie conviviaux. Elles peuvent avoir le sentiment d’être chez elles sans se sentir seules. Le fait de pouvoir recevoir autant d’invités qu’elles veulent, et à tout moment, permet également de créer un flux de passage régulier et un réel dynamisme au sein du logement. La possibilité de conserver son autonomie et sa liberté Lorsque la vieillesse prend le pas et que certaines tâches deviennent difficiles à accomplir seul, les habitants pourront soit compter sur l’aide de leurs colocataires soit sur une aide extérieure rémunérée par les habitants de la colocation. Ces aides à domiciles pourront se charger notamment des courses, des démarches administratives ou encore du ménage. Partager son logement devient ainsi une option face aux maisons de retraite, souvent considérées comme privatives de libertés et non respectueuses des modes de vie et des besoins de chacun. Les seniors (50 ans et plus) ont ainsi le sentiment de rester indépendants et acteurs de leur propre vie. Par ailleurs, au-delà de l’aide à domicile, les résidents pourront toujours compter sur la présence des autres habitants ou des visiteurs pour une prise en charge rapide en cas d’accident par exemple. La colocation : une alternative aux maisons de retraite Les revenus des retraités n’ayant de cessent de diminuer, les colocations entre seniors deviennent de fait une alternative aux maisons de retraites (environ deux fois plus chères), ou au fait de vivre seul chez soi (environ 30% plus cher, notamment s’il on tient compte du partage des charges). L’aspect financier est ainsi la seconde raison la plus évoquée par les utilisateurs d’Appartager (30%). Ainsi, même s’il n’est pas toujours simple de partager son domicile et de se défaire de solides habitudes lorsque l’on a plus de 50 ans, il ne fait aucun doute que le concept sera amené à se développer dans les prochaines années à cause du vieillissement de la population. « Dans 30 ans près d’un tiers de la population aura plus de 60 ans. La colocation deviendra ainsi une réelle solution face aux manquements des institutions », avance Cédric Brochier. La colocation répond assurément à un réel besoin sociétal pour toutes les tranches d’âge. Et aux 4 coins de l’Hexagone. Alexandra Boquillon Source : Appartager