Construction de logements neufs : rien ne va plus !

Comme tous les mois, le ministère du logement a rendu public les chiffres de la construction. Comme tous les mois, ils ne sont pas bons. Comme tous les mois, on ne peut que constater le paradoxe entre la reprise du marché immobilier de l'ancien, et la baisse du nombre de mises en chantiers. Paradoxalement, ces mauvais chiffres ne concernent que le logement classique, car la résidence de services présente de belles performances. Il n'y a guère plus que dans quelques régions de France où le nombre de chantiers augmente, malheureusement pas pour bien longtemps. Car partout en France métropolitaine, le nombre de permis de construire accordés diminue d'année en année.

Toujours moins de permis de construire en 1 an

Baisse de -20,2 % des constructions autorisées

Concernant la période allant de juillet 2013 à juin 2014, le rapport du ministère du logement montre que le nombre d'autorisations de construction de logements neufs a baissé de -20,2 %, par rapport à la période précédente. Des permis de construire ont été délivrés sur 387 700 habitations, ce qui implique une pénurie à venir dans beaucoup de secteurs.

Les autorisations de construction de logements individuels diminuent de -28,5 %. Il y a eu -12,5 % de feu vert pour la construction de logements collectifs, et -14,5 % pour les logements en résidence.

Rien qu'au 2e trimestre 2014, la diminution des autorisations de construire représente -12,5 %, par rapport au 2e trimestre 2013. Seuls 88 900 logements ont été autorisés, ce qui débouche sur une baisse de -10,5 % des permis de construire des logements collectifs, par rapport au 2e trimestre 2013.

Inversement de la courbe ?

Lueur d'espoir, les chiffres montrent une reprise de +0,1 % des autorisations de construire en mai par rapport à avril, et de +0,2 % en juin par rapport à mai. Toutefois, à la fin juin 2014 on note une diminution de -0,5 % de constructions autorisées au 2e trimestre, par rapport au 1er trimestre.

 

Toujours moins de constructions en 1 an

Baisse des mises en chantier de -10,7 %

En 1 an, 305 700 logements sont sortis de terre. En plus d'être définitivement trop loin de l'objectif des 500 000, ces chiffres affichent une régression de -10,7 % par rapport à l'année précédente. De juillet 2013 à juin 2014, la construction de 144 800 logements collectifs a démarré, ce qui représente -9,2 % sur 1 an. Les logements individuels affichent le plus de pertes, avec -13,9 % pour 139 300 unités.

Exactement comme au 1er trimestre 2014, les logements en résidence résistent, avec une progression de +3,2 %, à 21 500 unités.

Ralentissement de la chute ?

Les plus optimiste mettront en avant les chiffres de la construction du mois de juin 2014, qui ne baissent que de -0,1 % par rapport au mois de mai. Car en mai, le nombre de constructions démarrées avait baissé de -0,3 % par rapport à avril. Tandis qu'en avril, la baisse constatée était de -0,4 %. Il semble que de mois en mois la chute ralentisse. On note d'ailleurs que les chiffres ne sont pas si mauvais au 2e trimestre, car ils représentent -1,5 % de constructions démarrées, par rapport au Ier trimestre.

24 279 constructions en juin 2014

Le nombre total de constructions de logements débutées en juin 2014, s'élève à 24 279 unités. On compte toutefois 2888 constructions sur bâtiments existants, contre véritablement 21 391 constructions neuves. Ce chiffre concerne 10 918 habitats collectifs, 7578 logements individuels purs, et 2714 logements individuels groupés.

Là-dessus, on note 3069 constructions de résidence, ce qui participe à une augmentation de +20,9 %.

 

L'insolente résistance des résidences de service

Toujours plus de constructions neuves

Alors que les chiffres de la construction des logements ordinaires chutent, la résidence de services rencontre le succès. 21 480 unités construites en 1 an, cela représente une augmentation de +1,9 % par rapport à l'année dernière.

Cependant comme on l'a dit plus haut, le nombre d'autorisations de mises en chantier diminue, ce qui laisse présager une tendance négative à venir.

Plus facile à accepter par les municipalités

De nombreux promoteurs mettent en avant la réticence des municipalités, comme l'une des causes de la baisse du marché de la construction en France. Les maires ne veulent pas subir les contraintes apportées par l'afflux de nouveaux habitants. D'autres ne font malheureusement que respecter le choix de leurs administrés, contre l'implantation de nouveaux logements aux environs.

En revanche, la résidence de service peut être perçue différemment. S'il s'agit d'EHPAD, les occupants ne nécessiteront pas la mise en place de moyens de transport supplémentaires. S'il s'agit de résidence de tourisme, les occupants pourraient apporter un plus à l'économie locale.

Tant qu'à investir, autant défiscaliser

On peut raisonnablement avancer que le succès des résidences neuves est porté par la défiscalisation Censi-Bouvard. En achetant un logement inclus dans une résidence de services, l'investisseur peut bénéficier d'une remise d'impôt pouvant atteindre 33 000 € sur 9 ans.

Les avantages de la gestion déléguée

Selon les promoteurs, l'investissement immobilier locatif a souffert de la loi ALUR. Le particulier investisseur a notamment été découragé par la règle du plafonnement des loyers. Et pourtant le texte de loi lui donne une marge de 20 % au-delà du loyer moyen constaté.

Quoi qu'il en soit, il est logique de conclure que beaucoup d'investisseurs potentiels se sont tournés vers l'investissement en résidence de services, attirés par la gestion déléguée. Avec ce type de programme, le particulier achète un logement dont il confie la gestion à un exploitant professionnel. Il se libère ainsi de tout travail administratif, et surtout du risque de défaut de paiement des loyers. Ce n'est effectivement pas l'occupant qui paye l'investisseur, mais l'exploitant. Dans cette configuration, les défauts sont quasiment nuls.

 

Les régions de France où l'on construit le moins

La région de France la plus touchée est la Picardie, avec -28,7 % de construction démarrées en moins sur 1 an. L'année prochaine risque d'être encore plus terrible, car le nombre de permis de construire accordés a diminué de -31,8 %.

Vient ensuite la Champagne-Ardenne, avec -24,3 % de construction par rapport à l'année dernière. Cela risque d'aller de pire en pire, car le nombre de chantiers autorisés a chuté de -23 %.

L'immobilier en Bourgogne n'est pas mieux loti, avec des mises en chantiers qui ont baissé de -22 % sur 1 an. Au cours des 12 derniers mois, le nombre de permis de construire accordés à perdu -33,3 %.

 

Ces régions de France où l'on construit le plus

Le nombre de constructions dans les départements et régions d'outre-mer (DROM), y compris Mayotte, a augmenté de +15,9 % depuis le début de l'année. L'horizon peut être radieux, car le nombre de permis de construire autorisés a pris +0,6 %.

On construit aussi en Provence Alpes Côte d'Azur et en Poitou-Charentes. Le nombre de chantiers démarrés a augmenté respectivement de +8,2 % et +6,5 %. Cette performance risque de ne pas être au rendez-vous l'année prochaine, car le nombre de chantiers autorisés a baissé respectivement de -21,7 % et -27,9 %.

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