La reprise économique s'amorce, et avec elle la consommation de crédit. L'observatoire CSA/Crédit Logement note que le montant des prêts à l'habitat accordé par les banques augmente de +28,5 % en 1 an. C'est dans ce contexte que l'encours, c'est-à-dire le capital restant à rembourser, repart à la hausse. Mais les variations sont plutôt inégales selon les départements. Sans surprise les zones géographiques où les prix de l'immobilier sont les plus élevées, renferment l'encourent le plus important. Focus sur le palmarès de la dette immobilière par département français. La consommation de crédits aux particuliers s'accélère Au mois de juin on parlait toujours de croissance, à ce moment l'INSEE constatait que le PIB français gagnait +0,6 % au 1er semestre. Toutefois l'institut précisait que cette progression était due à des « éléments ponctuels », comme des dépenses d'énergie induites par le retour des jours gris. Mais l'on constatait également une « hausse exceptionnelle de la production manufacturière », ce qui était d'ores et déjà bon signe. Et effectivement l'optimisme des industriels était prémonitoire, car depuis le printemps l'encours des crédits aux particuliers ne cesse de grimper. D'ailleurs en juin la souscription de prêts de trésorerie a bondi de +2,5 %, sans doute due à l'arrivée des beaux jours, période idéale pour procéder à des travaux. Mais surtout la progression des souscriptions de crédits à l'habitat continue sa courbe ascendante. À la fin mai, l'encours total des prêts immobiliers se situait à 950 milliards d'euros sur l'ensemble du territoire. Par ailleurs la Banque de France constatait une chute des taux des crédits à l'habitat à long terme à taux fixe, de 2,58 % en janvier à 2,18 % en juin. Ces départements où l'encourt des prêt immobilier est le plus élevé Paris sera toujours Paris Sans surprise et comme d'habitude, c'est à Paris (75) que l'encourt de crédit à l'habitat est le plus élevé, atteignant 84,2 milliards d'euros au 30 juin 2015. Prix de l'immobilier oblige, la région parisienne est loin devant avec 239,6 milliards d'euros d'encours totaux. Et comme de logique la 2e place du podium est détenue par l'un des départements les plus chers de France : les Hauts de Seine (92). Pour les notaires, le prix médian des transactions constatées de mars à mai 2015 s'y situe à 5130 €/m². Quant aux maisons elles flirtent désormais avec les 549 100 €, quand l'acheteur est suffisamment chanceux pour en trouver à ce prix. Pas étonnant alors que l'encourt de crédit à l'habitat du 92 atteigne 37,5 milliards d'euros. Lille, Marseille ou Lyon ? On pourrait s'attendre à ce que la 3e place du podium soit détenue par les Bouches-du-Rhône, Marseille étant la seconde agglomération la plus peuplée de France. C'est pourtant le département du Nord (59) qui décroche la médaille de bronze, avec un encours de 33,6 milliards d'euros. Juste derrière arrive le département du Rhône (69) avec 31,3 milliards d'euros. On notera que la relation entre les prix de l'immobilier et l'encours de crédit à l'habitat n'est pas respectée dans cette fin de classement. Car dans le secteur de Lyon le prix médian de l'immobilier atteint 2800 €/m², plus que les 2530 €/m² du secteur de Lille. Quant au département des Bouches-du-Rhône (13), la 4e place du classement lui revient de droit avec un prix médian de la pierre à 2370 €/m², avec un encours de 28,1 milliard d'euros. Ces départements où l'encourt de crédit immobilier est le plus faible L'une des plus petites préfectures de France La Lozère (48) ne comptait que 34 150 ménages en 2012, selon le recensement de l'INSEE. Et pourtant son solde démographique est stable, non pas dû à la différence entre les naissances et les décès, mais bel et bien grâce aux nouveaux arrivants. Et avec 58 823 logements, dont 32,5 % sont des résidences secondaires, on se demande bien comment l'encourt de crédit à l'habitat fait pour prendre la dernière place du classement, avec seulement 0,8 milliards d'euros. C'est que le département compte 65,2 % de propriétaires. Peu des internautes savent que ce charmant département créé en 1970 a pour chef-lieu Mende, l'une des plus petites préfectures de France avec moins de 12 000 habitants. Le Sud et la Haute-Marne c'est l'Ariège (09) qui se classe 2e des derniers, avec un encours de prêts immobiliers de 1,4 milliards d'euros. Par ailleurs la région Midi-Pyrénées est tirée vers le haut par la Haute-Garonne (31), dont les habitants ont encore 20,2 milliards d'euros à rembourser à leur banque. Car le département du Lot (46) ne renferme que 1,6 milliards d'euros d'encours, tout comme la Haute-Marne (52). Cette dernière est d'ailleurs l'un des départements les moins bien lotis de France, avec seulement 58,9 % de ménages fiscaux imposés en 2012. Le revenu médian n'y est que de 18 180,7 €, pour un taux de chômage pourtant estimé à 9,7 % par l'INSEE au 1er trimestre 2015. Mais si les habitants de la Haute-Marne n'ont que peu d'encours de crédit à l'habitat, c'est parce que 64,1 % des ménages sont propriétaires de leur résidence principale en 2012. Les métropoles dynamiques, poids-lourds régionaux Certaines régions de France renferment de grandes différences entre l'encours de crédit à l'habitat de leurs départements. Cet écart est dû à la présence de métropoles, véritables poumons économiques régionaux. Ainsi l'encours de la Loire-Atlantique (44) représente plus de 40 % des Pays de la Loire, avec 23,4 milliards d'euros, emmenée par le dynamisme de Nantes. En Aquitaine, Bordeaux métropole fait encore mieux, réunissant 23,5 milliards d'euros de prêts immobiliers en cours dans le département de la Gironde (33), plus de la moitié de l'encours régional. Même son de cloche du côté de la Lorraine, où le département de la Moselle (57) représente 15,7 milliards d'euros d'encours, la grande ville de Metz y étant certainement pour quelque chose. En revanche d'autres zones géographiques comme la Bretagne, présentent un meilleur équilibre entre leurs départements. Si l'encours de crédit à l'habitat le plus important se trouve en Ille-et-Vilaine (35) avec 17,2 milliards d'euros, le Finistère (29) suit de près avec 13,3 milliards d'euros. Il est vrai que sur la péninsule bretonne, Rennes Métropole représente le plus gros bassin d'emploi, suivie de Brest et de son importante activité portuaire. En Haute-Normandie, c'est surtout la Seine-Maritime (76) et son bassin d'emploi créé par Le Havre et Fécamp qui emploie, permettant un encours de 15,6 milliards d'euros de prêt immobilier. Dans le département de l'Eure (27), la zone urbaine d'Évreux n'en permet même pas la moitié, avec 6,3 milliards d'euros.