Les mois se suivent et se ressemblent… ou presque ! En ce début du mois de juin, certaines banques baissent à nouveau leurs taux de crédit pour être encore plus attractives sur les cibles de clientèle qu’elles privilégient. Certaines diminutions concernent spécifiquement les durées longues avec des taux qui franchissent de nouveaux records, notamment sur 25 ans ! Vousfinancer, réseau de 200 agences de courtage en crédit, constate d’ailleurs une poursuite de l’allongement des durées de prêt qui permet aux primo-accédants de devenir propriétaires malgré le niveau élevé des prix, à revenus et apport équivalents, ou aux secundo-accédants, d’acheter plus grand sans augmenter leurs mensualités de crédit. L’allongement des durées de crédit permet de contrer la hausse des prix. Démonstration. Encore des baisses de taux, mais ciblées… et une hausse isolée En juin, on constate à nouveau des baisses de taux, allant de 0,05 % à 0,20 %, y compris dans des banques qui ont déjà diminué leurs taux ces derniers mois, une ou plusieurs fois… Toutefois, certaines baisses sont désormais ciblées sur certaines durées (20 et 25 ans), certaines professions (professions libérales et fonctionnaires), certaines classes d’âge (moins de 30 ans par exemple) ou en fonction de l’apport… A noter : une banque a remonté en juin ses taux de crédit de 0,10 % mais uniquement sur les tranches de revenus les plus faibles (moins de 40 000 € pour un célibataire, moins de 50 000 € pour un couple). Les taux de crédit immobilier atteignent toujours en moyenne 1,25 % sur 15 ans, 1,45 % sur 20 ans et 1,65 % sur 25 ans, avec des taux records négociés pour les meilleurs profils à 0,6 % sur 15 ans, 0,85 % sur 20 ans et 1,1 % sur 25 ans. « Ces dernières semaines de nouveaux records ont été franchis, notamment sur les durées longues, supérieures à 20 ans. Emprunter à 1,10 % sur 25 ans, c’est du jamais vu ! L’écart avec les taux sur 30 ans se creuse à nouveau, rendant ces prêts moins attractifs. A 2,1 % en moyenne et 1,55 % au mieux, ils n’ont pas baissé ces derniers mois, même s’il s’agit tout de même d’un record absolu ! » analyse Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer. L’allongement des durées de prêt se poursuit en 2019 : + 1 an par rapport à 2016, à taux équivalent… En juin, Vousfinancer constate la poursuite du mouvement d’allongement des durées de prêt notamment pour les primo-accédants. Sur les 5 premiers mois de l’année, la durée moyenne des crédits atteint 22 ans et 10 mois (+ 5 mois par rapport à la même période en 2018). Par rapport à 2016, année durant laquelle les taux avaient atteint un niveau record, l’allongement atteint plus d’un an (la durée moyenne était de 21 ans et 9 mois il y a 3 ans). « Alors que les taux retrouvent leur niveau record de 2016, les conditions d’emprunt sont bien meilleures car les banques acceptent de prêter sur des durées plus longues… Cela permet notamment aux primo-accédants de pouvoir devenir propriétaires malgré la hausse des prix. Ils parviennent à emprunter en moyenne 25 000 € de plus en 2019 qu’il y a 3 ans, à revenus et apport moyens équivalents, grâce à l’allongement des durées de prêt » analyse Sandrine Allonier. Allongement des durées de prêt : racheter plus grand sans augmenter ses mensualités Mais l’allongement des prêts ne profitent pas qu’aux primo-accédants… « Actuellement, avec des taux à moins de 1,5 % sur 25 ans, même les secundo-accédants et emprunteurs de plus de 40 ans n’hésitent plus s’endetter sur 25 ans… C’est le moyen d’acheter plus grand sans augmenter sa mensualité, car les emprunteurs bénéficient du double effet ‘taux bas + allongement de durée’ » explique Jérome Robin, directeur général de Vousfinancer. En outre à ces niveaux de taux, l’amortissement du capital est beaucoup plus rapide qu’il ne l’était avec des taux à 3 %. Avec un taux de 1,25 % sur 25 ans, les deux premières années du prêt - celles où l’on rembourse le plus d’intérêts - les mensualités sont composées à 75 % de capital, contre seulement 48 % avec un taux à 3 % (soit 52 % d’intérêt !). Un exemple d’achat en 2019 sans augmentation de mensualité ? Pour un achat en 2006 d’un appartement de 80 m2, un couple a emprunté 300 000 € avec 10 % d’apport pour financer les frais. La banque leur a octroyé un taux à 3,5 % sur 25 ans (hors assurance). Ils ont versé une mensualité de 1 500 €/mois depuis 2006. En 2019, ils ont eu pour projet l’achat d’un nouvel appartement d’une surface de 110 m2 vendu 550 000 €. La revente de leur premier bien a atteint 400 000 €. Ils ont remboursé à la banque le capital restant dû à hauteur de 175 000 € et se sont engagés dans un nouveau crédit de 325 000 € à 1,25 % sur 25 ans. La nouvelle mensualité a été établie à 1 260 €/mois, soit 240 € de moins. Une belle opération ! Publié par Alexandra Boquillon