Les Anglais sont peut-être en train de détrôner les Italiens au palmarès des propriétaires étrangers de Paris. Alors qu'une synthèse des notaires rappelait que nos voisins d'outre Alpes sont les plus nombreux acquéreurs étrangers dans la capitale depuis 20 ans, voici qu'une note de BNP Paribas change la donne. En 2014 et depuis le début de l'année 2015, les Britanniques seraient les acheteurs étrangers les plus nombreux dans tout le territoire. Mais ils ne sont pas les seuls, la baisse de l'euro et des taux d'intérêt font revenir Européens et Américains vers l'immobilier français. Les Britanniques achètent plus d'immobilier, mais moins cher Selon BNP Paribas International Buyers, les Britanniques ont été les premiers acquéreurs étrangers en France en 2014. Ils ont augmenté leurs transactions de 33 %, là où le volume total des acquisitions effectuées par des étrangers n'a augmenté que de 1,5 % au cours de l'année dernière. Un juste retour des choses, quand on sait que les français sont les premiers acheteurs étrangers de Londres. Mais en revanche ils ont moins dépensé, leur panier moyen perd -6 %, ce qui reste toutefois moins important que le recul du panier moyen de l'acheteur étranger en général, calculé à -10 % pour 2014. Les citoyens du Royaume-Uni ressentent depuis longtemps de l'affection pour le patrimoine architectural français. Leur pouvoir d'achat supérieur leur permet d'obtenir plus de surface qu'il n'en aurait chez eux, pour un même budget. L'année dernière il semble qu'ils aient été décidés par une reprise économique dans tout le Royaume-Uni, des taux d'intérêt bas proposés par les banques françaises, un taux de change avantageux et un ajustement à la baisse des prix de la pierre. Les néerlandais et les Américains reviennent Déjà l'année dernière, BNP Paribas International Buyers notait un retour des acheteurs américains, dont les transactions ont augmenté de 12 % par rapport à 2013. Ils pourraient d'ailleurs être plus nombreux depuis le début de l'année, avec le fort ajustement de l'euro par rapport au dollar. Depuis quelques mois, et suite autant à la politique monétaire de la BCE que des remous provoqués par la dette grecque, l'euro et le dollar se rapprochent de la parité. L'année dernière les acheteurs néerlandais ont été 10 % plus nombreux, mais leur panier moyen a baissé de 3 %. Ils se classent désormais 6e au palmarès des acteurs étrangers, tandis que les Suisses et les Italiens sont moins nombreux. Et pourtant d'après les notaires, ces derniers ont été majoritaires à Paris au cours de ces dernières années. Un début d'année 2015 en fanfare Décidément l'année 2015 marque le renouveau du marché immobilier en France. Chez BNP Paribas International Buyers, on fait état d'une hausse de 53 % des transactions sur les 5 premiers mois de l'année, par rapport à la même période l'année dernière. Cela n'a rien d'étonnant lorsque l'on voit que l'acheteur britannique obtient 140 000 € avec 100 000 £, alors qu'à la mi-décembre 2014 il n'en obtenait que 125 000 €. Le cours des changes n'étant pas près de s'inverser, les agents immobiliers ont le sourire. Avec des affaires qui reprennent, ces derniers se soucient peu de la baisse de 10 % des dépenses moyennes. En ce moment, l'acheteur étranger vise des biens immobiliers à 580 000 € à Paris, et 287 000 € en province. Les Britanniques disposent du meilleur pouvoir d'achat, ils choisissent des appartements à 710 000 € à Paris, et 589 000 € en province. Tous recherchent des résidences secondaires, ont une préférence pour l'ancien avec un certain cachet, mais veulent bien acheter de l'immobilier neuf à condition qu'il soit fonctionnel. Les biens en vente doivent être en bon état, peu au fait du fonctionnement du marché, les acquéreurs étrangers veulent se tenir à l'écart des travaux. Ces étrangers qui achètent de l'immobilier à Paris Plus de résidents, moins d'investisseurs Lors d'un communiqué de presse paru le 25 juin, les notaires de la chambre de Paris ont tenu à mettre les choses au point : les riches acquéreurs étrangers ne sont pas forcément responsables de la hausse des prix de la pierre dans la capitale. Si environ 15 % des habitants ne sont pas français, les propriétaires étrangers ne représentent que 8 % des propriétaires parisiens. Et encore, l'année dernière ils n'étaient que 5,5 % a effectivement résider dans la plus belle ville du monde. Car ils étaient plus nombreux de 1996 à 2011, lorsqu'ils représentaient 4 % des propriétaires résidents. En revanche la part des étrangers achetant un bien immobilier à Paris depuis leur pays d'origine, est descendu à 3 %, contre 4 % en 2009. Il est possible que l'arrivée d'une nouvelle classe de riches dans les pays émergeants, ait provoqué une hausse des prix des appartements hauts de gamme, dans certains quartiers. Au 4e trimestre 2011, le prix du m² dans le 6e arrondissement de Paris pointait à 13 160 €, contre 9950 € au 4e trimestre 2008. Ce pic fut atteint au moment où la crise économique était bien implantée en Europe, et commençaient alors son effet domino vers les pays émergeants. Une majorité de nouveaux venus Les principaux acheteurs étrangers de la capitale veulent s'y installer. Les notaires constatent que depuis 20 ans, Italiens, Américains et Anglais ne résidaient pas en France au moment d'acquérir un bien immobilier. Ce n'est pas le cas des Portugais et des Chinois, qui sont réputés pour déjà habiter à Paris, et plus généralement France, avant de devenir propriétaire. Paris est une ville cosmopolite, ses immigrants sont de toutes nationalités et leur nombre fluctue en fonction des années. Les notaires se rappellent que les acheteurs immobiliers étrangers les plus nombreux dans les années 90, étaient les Portugais, les Algériens, et déjà les Chinois. Puis au début des années 2000, les Anglais et les Américains firent un retour en force, mais si l'on considère les chiffres depuis 20 ans, les Italiens sont les premiers propriétaires étrangers de la capitale. Comment acheter de l'immobilier lorsque l'on est étranger Les banques accordent des prêts immobiliers aux acquéreurs étrangers non résidents, s'ils sont ressortissants de l'Union Européenne. Il leur faudra toutefois présenter un apport personnel important, généralement de 30 %. Dans tous les cas le prêteur étudiera la solvabilité de l'emprunteur, exactement comme il le ferait pour un ménage contribuable en France. Le prêt in fine représente une solution intéressante, pour qui dispose d'un capital important. Dans cette configuration ledit capital est déposé sur un placement nanti, de style assurance-vie. Le plan de financement est monté de manière à ce que le rendement permette d'obtenir le capital initial à la fin du contrat de prêt. Et pendant toute la durée du contrat, les emprunteurs ne paieront que les intérêts, ce qui permet d'obtenir de faibles mensualités. Un système pratique, mais pour lequel l'emprunteur paiera plus d'intérêts que dans le cadre d'un prêt immobilier amortissable classique.