Les épargnants français ont appris une bonne nouvelle : le taux de rémunération du livret A ne se placera pas en dessous de 1 %. Les accédants à la propriété feront sans doute la moue en apprenant que le rendement du PEL descend à 2 %, pour un taux d'emprunt aujourd'hui au-dessus de la moyenne. La baisse du rendement de la dette française a ainsi un effet double chez les ménages. Elle permet d'abaisser le taux des prêts immobiliers d'une part ce qui est positif, mais oblige les gestionnaires de fonds à moins rémunérer l'épargne, ce qui est déjà moins bon. Cette addition de conséquences place désormais l'investissement immobilier locatif comme le meilleur placement en ces temps économiques incertains. Les propriétaires peuvent augmenter leur loyer au-delà de l'inflation C'est officiel, au cours de l'année 2014 l'inflation n'a été que de 0,1 %. Le consommateur devrait s'en réjouir, et pourtant les économistes aimeraient bien que ce chiffre avoisine 2 %, afin de permettre aux entreprises d'augmenter leurs marges. Toujours est-il que cette faible hausse des coûts de la vie a un impact sur l'épargne des Français. Le taux du livret A se maintiendra finalement à 1 % au lieu des 0,75 % prévus, mais le PEL va descendre à 2 %. Et encore le livret préféré des Français l'a échappé belle, théoriquement son rendement devrait être de 0,25 %. C'est dans ce contexte que l'on apprend début janvier que l'indice de référence des loyers calculés par l'INSEE gagne 0,37 % par rapport à l'année dernière. Cela signifie que les propriétaires bailleurs vont pouvoir augmenter leur loyer de 0,37 %, au-dessus de l'inflation. Au risque de mécontenter les locataires, le rendement locatif brut avant impôt devient donc intéressant, notamment pour les retraités qui comptent sur ce complément de revenus. La baisse de l'OAT invite à l'investissement locatif La baisse du taux de rendement de l'OAT (Obligations Assimilables du Trésor) devrait pousser les particuliers à se tourner vers l'investissement locatif. La première raison en est la chute des rendements des épargnes classiques par effet domino. Les assureurs se tournent effectivement vers les dettes publiques des différents états pour procurer une rémunération stable et sûre aux détenteurs de contrats d'assurance-vie. Or les obligations émises par l'État français n'en finissent plus de chuter, l'OAT 10 ans ayant battu un nouveau record à la baisse le 14 janvier, avec un rendement de 0,66 %. L'obligation française à 10 ans est même carrément passée de 0,11 % de rendement à 0,07 % en 1 mois, une misère. Au vu des faibles opportunités que proposent les marchés financiers, les assureurs n'ont d'autre solution que de diminuer la rémunération des épargnes. Selon M. Cyril Blesson, associé chez Pair Conseil et cité par Cbanques.com, en 2014 la moyenne du rendement mes assurances-vie en support euros avoisine les 2,4 %. Toutefois ce chiffre descend proche des 1,5 % lorsque l'on enlève les 15,5 % de prélèvements sociaux et la faible inflation. Et comme tout porte à croire que la tendance pourrait continuer, M. Blesson n'hésite pas à s'avancer sur une performance brute avant prélèvement de 2,1 % en 2015. L'année 2015 sera-t-elle celle de l'immobilier locatif ? Face à la faiblesse du rendement de l'épargne classique et à l'inquiétude des Français pour leur retraite, l'année 2015 pourrait voir le retour des investisseurs immobiliers. Si les professionnels de l'immobilier sont pessimistes, la baisse des prix et des taux pourraient finalement décider les ménages. Aujourd'hui le rendement locatif avant impôt va de 3,5 % à plus de 6 % pour les meilleures SCPI et certains EHPAD. Le loyer perçu vient s'ajouter à la base de revenus imposables des propriétaires, mais une fois n'est pas coutume le Code fiscal vient au secours du contribuable. S'il choisit le régime d'imposition au réel simplifié, l'investisseur déduit le montant des intérêts du total des loyers perçus. Il retire également les frais de notaire, ce qui peut lui permettre d'obtenir un déficit foncier venant diminuer sa base de revenus imposables. Cette solution lui permet d'absorber la hausse des droits de mutation, désormais appliquée dans la plupart des départements de France. Ainsi en déduisant les frais il diminue ses impôts ce qui lui permet d'amortir son effort financier, mais en supplément il peut bénéficier de mesures fiscales à travers la loi Pinel. Investir dans l'immobilier pour apaiser son ras-le-bol fiscal Acheter un logement neuf en suivant les exigences de la loi Pinel peut être assimilé par certains comme un placement dans l'économie réelle. Dans ce dispositif le ménage investit dans l'immobilier locatif, et perçoit des remises d'impôt pouvant aller jusqu'à 6000 € par an pendant 6 ans ou 9 ans, et 63 000 € pendant 12 ans. L'impôt ainsi économisé par l'investisseur lui servira pour participer à l'effort financier nécessaire, qui lorsque le dossier de prêt immobilier locatif est bien fait, ne porte que sur le paiement du capital. Il se construit ainsi un patrimoine qui lui permettra d'obtenir un complément de revenus à sa retraite, et en supplément il finance l'économie réelle. Car son investissement permettra à des familles de se loger dans un appartement neuf à loyer raisonnable, à des chômeurs de travailler le temps de la construction et à l'État de récupérer les taxes qui jalonnent le chemin du chantier à la remise des clés. Et si l'inflation n'est pas au rendez-vous dans la zone euro ? Si l'inflation ne repart pas dans la zone euro et plus particulièrement en France, les ménages pourraient voir fondre le rendement de leur épargne. Il n'est pas certain que l'État puisse artificiellement maintenir le taux de rémunération du livret A à 75 points de base au-dessus de ce qu'il devrait être. Les gestionnaires de fonds d'assurance vie en euros n'auront plus de marges de manœuvre, et pour un meilleur rendement les épargnants devront rechercher la prise de risque. Et comme le ménage français ne souhaite pas prendre de risques, l'immobilier devrait lui proposer les solutions qu'il attend. Cette année encore les bonnes conditions de financement pourraient permettre aux banques de continuer d'assouplir leurs conditions d'accès aux prêts immobiliers, ce qui pourrait inciter davantage les investisseurs.