Ça y est : les résultats du Bac ont été livrés, les admissions post-bac ont été publiées, tout est prêt pour la rentrée universitaire. Tout ? Presque : en ce mois de juillet, parents et enfants se sont lancés dans la course au logement étudiant, une nécessité pour ceux qui partent étudier loin de leur domicile. LocService a publié sur le sujet une étude très complète qui nous rappelle qu’en matière de logement étudiant, les familles ont quelque souci (financier) à se faire. Revue de détail. Le studio a toujours autant la cote pour les étudiants L’étude publiée par LocService, le spécialiste de la location entre particuliers, démontre qu’en termes de logement étudiant c’est toujours le sacro-saint studio qui domine les débats. Le fameux 1 pièce avec salle de bain, WC et cuisine ouverte concentre en effet plus de la moitié (53 %) des demandes formulées par des locataires étudiants. Un pourcentage qui grimpe même jusqu’à 60 % si l’on intègre à l’étude l’appartement de type T1 (le distinguo entre T1/F1 et studio se focalise sur la cuisine : fermée ou séparée dans le premier cas, ouverte sur la pièce dans le second cas). Les autres types de logement n’arrivent que loin derrière : Le 2 pièces (17 %, majoritairement pour des familles aisées ou des étudiants en couple) ; La colocation (12 %) ; La chambre étudiante en résidence universitaire ou chez l’habitant (11 %). Combien coûte le logement étudiant ? En termes de logement étudiant, les disparités sont énormes en fonction de l’emplacement géographique. S’il faut compter une moyenne de 595 euros mensuels au niveau national (tous types de logements confondus), la variation peut aller du simple au double : 518 euros en moyenne en province contre 821 euros dans Paris intra-muros ! Sans surprise, c’est bien en région parisienne que les montants des loyers explosent : pour un logement en grande couronne, il faut compter 616 euros (Essonne, Val d’Oise, Seine-et-Marne, Yvelines). En petit couronne, le loyer moyen monte à 718 euros (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne) Selon le type de logement étudiant, les loyers moyens sont de : 383 euros pour une chambre universitaire ou chez l’habitant (14 m2) ; 477 euros pour un studio (24 m2) ; 487 euros pour un T1/F1 (30 m2) ; 630 euros pour un T2 (43 m2). Si la chambre étudiante semble l’option la plus avantageuse financièrement, il faut néanmoins prendre en compte deux choses : la première, c’est que ce prix moyen varie en fonction des zones, et il n’est pas rare que ce type de location revienne jusqu’à 10 % plus cher qu’un studio loué entre particuliers (notamment dans les villes universitaires les moins coûteuses). La seconde, c’est que le manque flagrant de places dans les résidences universitaires (165 000 à l’échelle nationale, mais seulement 4 000 dans Paris pour 325 000 étudiants !) fait que vous avez autant de chances d’obtenir une chambre que de gagner à la loterie, comme le résume très bien cet article. Et la colocation ? S’il y a bien un type de logement étudiant qui revient souvent à l’esprit, c’est bien la colocation. Pourquoi ne pas partager un appartement à deux ou trois, plutôt que de louer seul ? D’autant qu’à proportions égales, louer un studio revient bien plus cher que d’opter pour un appartement avec plusieurs pièces. Ainsi, le loyer individuel moyen dans une colocation descend à 380 euros (à deux), voire à 320 euros (à trois) – à comparer aux 477 euros moyens à débourser pour un studio. Des prix plus attrayants auxquels il faut ajouter des avantages importants : une colocation permet de jouir d’un espace plus grand, donc de plus de confort. Or, les étudiants français ne privilégient pas ce mode d’habitation : la colocation n’arrive qu’à la 3e place avec 12 % des logements. Le logement étudiant, c’est donc plutôt seul qu’à plusieurs. Faut-il y voir le symptôme d’une forme d’individualisme à la française ? Force est de constater, par ailleurs, que ce symptôme est bel et bien français. Selon une étude conjointe d’Erasmus et d’Uniplaces (une plateforme de location européenne de logements étudiants), les étudiants étrangers sont plus friands de la colocation que leurs camarades hexagonaux. Serait-ce le mythe de l’ « auberge espagnole » qui joue ? On constate, en tout cas, que si les étudiants européens qui voyagent en Erasmus favorisent la colocation, la France reste le seul pays d’Europe où ils préfèrent … vivre seuls plutôt qu’avec des étudiants locaux ! Les villes étudiantes les moins chères La comparaison des prix des studios – le type de logement le plus recherché par les étudiants – est éclairante : 9 des 10 villes universitaires où le loyer individuel coûte le plus cher sont situées en région parisienne (plus de 583 euros mensuels pour la ville la moins chère, Cergy) ! En province, les communes les plus coûteuses sont : Nice (571 euros), Lyon (508 euros), Bordeaux (490 euros), Villeurbanne (476 euros), Montpellier (471 euros) et Lille (467 euros). Heureusement, il existe encore des villes en France où il est possible de loger un étudiant pour des tarifs raisonnables. C’est le cas de Brest (318 euros), Poitiers (320 euros), Limoges (326 euros), Le Mans (330 euros), Saint-Etienne (346 euros), Angers (354 euros), Pau, Clermont-Ferrand ou Besançon (358 euros). L’étudiant français et son logement : une histoire d’amour-haine La vie commune entre l’étudiant français et son logement n’a jamais été un long fleuve tranquille – et les prix élevés ne sont pas seuls en cause. Une étude démontre les difficultés nombreuses rencontrées par les étudiants lors de leur recherche de logement dans l’Hexagone, et révèle qu’ils sont les moins satisfaits, parmi tous les pays européens, de leurs conditions d’habitation (76 % se disent contents de leur logement, contre 90 % des étudiants espagnols). Ces difficultés concernent également les rapports avec les bailleurs : 48 % seulement se disent satisfaits du propriétaire de leur logement (l’étude ne précise pas les raisons de ce mécontentement). Le manque de transparence des propriétaires français touche également les étudiants Erasmus, qui sont 23 % à s’en plaindre. Enfin, les Français sont aussi très critiques vis-à-vis de leurs colocataires, avec un taux de satisfaction de 28 % ! C’est sans doute là qu’il faut trouver la cause de leur manque de motivation pour ce mode d’habitation. Logement étudiant : faut-il louer ou acheter ? Reste cette question, que de nombreux parents se posent au moment de trouver un logement étudiant pour leur enfant : ne serait-il pas plus intéressant d’acheter plutôt que de louer ? Tout dépend de plusieurs facteurs. L’enfant a-t-il prévu de suivre de longues études dans la même université ? Si oui, il faut calculer si le versement d’un loyer mensuel pendant 4 ou 5 années, voire plus, ne pourrait pas être compensé par les mensualités d’un prêt immobilier (sachant que le logement étudiant n’est généralement pas occupé pendant les vacances d’été, il faut donc déduire deux ou trois mois de loyer). Vous pourrez toujours revendre le bien une fois les études terminées. Faites une simulation de crédit immobilier sur notre calculatrice Vous financer pour comparer les coûts. Avez-vous un projet d’investissement locatif ? À long terme, l’acquisition d’un studio dans une ville universitaire peut devenir intéressant. Chaque année, près d’un million d’étudiants partent en recherche d’un logement, et le parc locatif privé peine à répondre à la demande. Même lorsque vos enfants auront terminé leurs études, vous pourrez continuer de louer le studio pendant les années suivantes, quasiment sans risque de vacance. Le cas échéant, acheter le logement étudiant de votre enfant plutôt que de le louer peut donc s’avérer être un excellent investissement immobilier.