A l’heure où le courtage en crédits en France fait face à des bouleversements liés aux recommandations du Haut conseil de stabilité financière et à la mise en œuvre de la réforme du courtage, l’Association Professionnelle des Intermédiaires en Crédits (APIC), dévoile une étude sur le courtage en crédits dans 10 Etats membres de l’UE : la France, l’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas, l’Italie, le Portugal, l’Espagne, la Suède, l’Irlande et le Royaume-Uni. Ces dernières années, le métier des courtiers a été plus fortement règlementé ce qui a entrainé une hausse des parts de marché du courtage dans tous les pays ! Depuis 2011, date de la première version de cette étude sur le courtage en crédits en Europe, le constat reste le même : plus la profession est réglementée au sein d’un pays, plus la part de marché des courtiers y est importante. C’est le cas en particulier au Royaume-Uni, aux Pays-Bas et en Irlande, qui sont les pays qui ont encadré le courtage en crédits les premiers, dès les années 1970. Ainsi, les courtiers hollandais intermédient désormais 61 % des crédits immobiliers, contre 55 % en 2018 ! En Irlande et au Royaume-Uni, les parts de marché sont encore plus élevées : entre 60 et 80 %. Désormais elles évoluent assez peu et plutôt selon les fluctuations de la dynamique du marché immobilier. Plusieurs pays comme l’Italie, la Belgique, le Portugal ont encadré le courtage depuis 2016 avec la transposition de la Directive MCD. Depuis, la part de marché des courtiers, y a progressé en moyenne de 5 points en 4 ans dans chacun des pays ! En France, la progression du recours au courtage en crédit est encore plus marquée. La part de marché des courtiers est passée de 29 % en 2015, avant la transposition de la directive européenne, à 37 % en 2020, soit une hausse de 8 points. Elle atteint même 67 % chez les 18-34 ans selon un sondage OpinionWay pour Vousfinancer. « La réglementation a professionnalisé notre métier et nous a permis d’acquérir véritablement le statut de tiers de confiance auprès des Français qui ont un projet immobilier » analyse Bruno Rouleau, président de l’APIC. Un autre indicateur important permet de mesurer la progression des courtiers en Europe : la hausse du nombre d’acteurs du secteur dans tous les pays. En effet, les courtiers doivent être inscrits sur un registre des intermédiaires. En Allemagne, ils sont passés de 51 200 en 2018 à près de 56 000 en 2021. En France, le nombre d’IOBSP (intermédiaires en opérations de banque et services de paiement) immatriculé à l’Orias a bondi de 26 717 en 2016 à 33 835 en 2020, soit une hausse de plus de 25 %. En Suède, alors que le marché suédois n’était composé que deux principaux acteurs en 2018, ils sont aujourd’hui 15 (dont des comparateurs) inscrits au registre de la Finansinpektionen. L’effet de la réglementation sur l’évolution du marché du courtage se confirme aussi dans les pays où la part du courtage est historiquement très faible. Si l’Espagne, a été le dernier pays à transposer la Directive MCD, en 2019, une date trop récente Même pour chiffrer une évolution de la part de marché du courtage, les intermédiaires en crédit espagnols constatent une hausse du nombre de personnes ayant recours à leurs services. La réglementation, en professionnalisant davantage les IOBSP, leur a apporté à la fois légitimité et visibilité.