Le projet de loi de finances 2020 prévoyait la suppression du prêt à taux zéro en zones détendues (B2 et C) dès le 1er janvier 2020. Mais après une saga en plusieurs volets et de nombreux rebondissements, la bonne nouvelle est tombée. En effet, la version finale du projet confirme que le prêt à taux zéro sera bien prolongé dans les zones concernées. Un fait surprenant puisqu’il n’était pas prévu à l’origine. Mais qui soulage les futurs investisseurs et les professionnels de l’immobilier. Une décision prise contre l’avis du gouvernementLa version initiale du projet de loi de finances prévoyait la suppression du prêt à taux zéro dans les zones périurbaines et rurales. Les députés ont décidé d’adopter un amendement en faveur de sa prolongation pour un an le 15 novembre dernier. Et ce, contre l’avis du gouvernement. L’article a ensuite été adopté conforme par le Sénat le 6 décembre, sans modification. Et le gouvernement ne s’y est pas opposé. C’est donc l’article 50 bis qui maintient le PTZ dans le neuf en zone B2 et C pour l’année 2020.En effet, députés et sénateurs ont entendu et adhéré aux nombreux arguments exposés par les associations d’élus locaux et par les acteurs de la construction. Un des arguments développé est l’accession à la propriété des jeunes et des ménages aux revenus modestes. En effet, il n’est pas toujours évident pour un jeune qui démarre dans la vie ou pour des foyers modestes d’accéder à la propriété. Le prêt à taux zéro leur permet de respecter leur budget et de ne pas se retrouver dans une situation où le remboursement du crédit devient étouffant.L’achat ou la construction d’un logement neuf en zone détendue (B2 et C) est donc possible en 2020. Vousfinancer salue ce vote qui permet de conserver l’un des derniers dispositifs d’aide à l’accession à la propriété, efficace même en période de taux bas, notamment grâce au différé de remboursement allant jusqu’à 15 ans qu’il accorde. C’est donc le moment d’en profiter, car nous ne savons pas quelle sera la position du gouvernement sur le sujet en 2021.Un soulagement pour les investisseurs et les primo accédantsCette prolongation est un grand soulagement pour les propriétaires et les futurs acquéreurs de logements neufs situés dans les zones B2 et C. Car c’est une aide de plusieurs dizaines de milliers d’euros qui est maintenue et dont ils vont pouvoir bénéficier. Comme vu précédemment, c’est un gain non négligeable pour ceux qui souhaitent acheter un logement, surtout pour les jeunes souvent primo accédants et les familles aux revenus modestes. Même si les taux d’emprunts sont très bas, il n’y a pas de petites économies pour ces acquéreurs. Ainsi, le maintien du PTZ est un point très positif pour eux.Prenons l’exemple d’un couple avec deux enfants, qui gagne 2750 euros par mois à deux et qui souhaite acheter un appartement à 200.000 euros à Saint-Étienne. Ils empruntent 160 000 sur 25 ans au taux de 1,4%. Et 40 000 euros sur 25 ans en PTZ avec un différé d’amortissement de 15 ans. Avec le PTZ, le coût total du prêt revient à 25 582 euros. Tandis que sans le PTZ, il reviendrait à 37 153 euros. Le PTZ permet donc à ce couple d’économiser plus de 10 000 euros sur le cout total du prêt. Ce qui équivaut à une baisse du taux de 0,40 point. De plus, il est possible que le couple revende son bien avant 15 ans, et solde donc le prêt à taux zéro avant même de l’avoir remboursé. C’est en cela que le PTZ est un vrai levier pour les primo-accédants. Comme le souligne Sandrine Allonier « Le PTZ allège les mensualités de remboursement et permet ainsi à des Français de devenir propriétaires, un enjeu essentiel pour beaucoup, en pleine réforme des retraites ».Mais aussi un soulagement pour les professionnels de l’immobilierLes professionnels de l’immobilier sont eux aussi soulagés. Jérôme Robin, directeur général de Vousfinancer, l’explique ainsi : « Nous sommes très satisfaits de cette décision de reconduire l’un des derniers dispositifs d’aide à l’accession à la propriété, qui en outre contribue à soutenir le secteur de la construction, déjà impacté par la revue à la baisse du dispositif en 2018. 53% des PTZ accordés en 2019 l’ont été pour l’achat d’un logement neuf au sens large et les maisons représentent 53% des biens qui ont été financés avec l’aide d’un PTZ ». Le maintien du dispositif est donc très positif pour les professionnels de l’immobilier. Surtout pour la zone B2 qui accueille pas moins de 20% de la population française et compte plusieurs grandes villes, comme Saint-Etienne ou Brest. Quand on sait que dans cette zone le taux de propriétaire est inférieur à celui de la moyenne française (57% vs 58%) et bien en dessous de la médiane des communes (80%), le maintien du PTZ va permettre aux professionnels de l’immobilier de continuer à investir ce marché.Le maintien du prêt à taux zéro est donc une excellente nouvelle pour les particuliers comme pour les professionnels. Cela devrait continuer de stimuler le secteur de l’immobilier et les achats de biens neufs en France. Reste à savoir ce qui sera décidé pour 2021. En attendant, les primo accédants et les ménages à revenus moyens pourront continuer de faire des économies sur leurs prêts. Et ainsi acquérir un bien immobilier dans lequel ils pourront démarrer un nouveau chapitre de leur vie.Sandra PETRICEVIC