C’est sans doute le résultat d’un désamour sensible pour les banques de dépôt : de plus en plus de Français sont tentés par l’expérimentation des banques en ligne. Moins de frais, une réactivité et une souplesse plus importantes, la possibilité de bénéficier de la plupart des services proposés par les établissements traditionnels… Les arguments positifs sont nombreux. Mais les banques en ligne sont-elles réellement plus avantageuses ? Enquête. Quels sont les avantages des banques en lignes ? Vous avez certainement entendu ces quelques noms : Boursorama, ING Direct, Fortuneo, Monabanq, Hello Bank… Ces établissements dématérialisés proposent des services équivalents à ceux des banques physiques, tout en vous promettant de ne plus perdre des heures entières de votre vie à passer de guichet en guichet et d’agence en agence. Mais qu’en est-il réellement ? Globalement, une grande partie de l’argumentaire de séduction repose sur le fait que les meilleures banques en ligne ne demandent aucun frais, ou presque, pour les opérations bancaires les plus courantes. Mais elles présentent d’autres avantages ! Les tarifs Une étude de l’association de consommateurs CLCV datée de 2014 est venue dire tout fort ce que beaucoup soupçonnaient déjà tout bas : que les banques en ligne présentent des tarifs plus avantageux que leurs homologues physiques. Le coût moyen d’un établissement numérique peut, en effet, être de 1,6 à 3 fois moins élevé ! Un exemple précis sera plus parlant : pour une carte de paiement standard, une banque classique facture entre 37 et 43 euros. Une banque en ligne vous permet d’utiliser la même carte gratuitement (sauf Monabanq qui facture 24 € annuels). Toutefois, cette gratuité s’accompagne souvent d’un montant minimum de revenus mensuels (1 200 euros nets pour trois de ces établissements), à l’exception de ING Direct qui n’impose rien. Les autres services sont à l’avenant, c’est-à-dire moins coûteux dans la plupart des cas que leurs équivalents dans les banques physiques : L’assurance contre la perte ou le vol de la carte va de 0 euros à 26,50 euros (Hello Bank) ; Les frais de gestion d’interdit bancaire vont de 0 euros à 33,50 euros (Hello Bank, toujours) ; Le découvert autorisé va de 8 % à presque 9 % ; Le découvert non autorisé va de 9 % à 18,40 %. Les garanties et les services Les banques en ligne sont, pour la plupart, des filiales de groupes bancaires existants : Boursorama appartient à la Société générale ; Fortuneo au Crédit mutuel Arkea ; Hello Bank à la BNP Paribas ; Monabanq au Crédit mutuel 11-CIC. En conséquence, les garanties proposées par leurs versions en ligne sont exactement les mêmes que celles que vous trouverez dans leurs agences physiques. La différence de coût s’explique justement par l’existence de ces agences, et du personnel qu’elles nécessitent. En termes de services, on note une grande souplesse d’utilisation : tout se fait à partir d’un espace client ergonomique ; la souscription d’un produit nécessite de télécharger et d’imprimer un simple document à envoyer ensuite par courrier ; des conseillers bancaires sont joignables par téléphone ou e-mail ; etc. Néanmoins, il est vrai que tous les services ne sont pas forcément au niveau de ce que proposent les banques conventionnelles. Au départ, l’idée des banques en ligne est de mettre en avant un service simplifié à distance, pour des opérations standards. C’est pourquoi les offres de crédit ne sont pas encore très étoffées, même si de plus en plus d’établissements dématérialisés y viennent progressivement pour faire face à la demande. Ainsi, il est désormais possible de souscrire un prêt immobilier ou un crédit à la consommation dans au moins la moitié de ces banques en ligne. Difficile, également, de déposer des espèces sur son compte en ligne. Dans ce domaine, seule Hello Bank fait exception en rendant possible le dépôt via les agences et les distributeurs BNP Paribas. L’épargne Vous pensiez que les banques en ligne se limitaient à la mise en place d’un compte courant avec moyen de paiement ? Loin de là, ces établissements proposent également des produits d’épargne avantageux : Les « super-livrets » d’épargne, sans frais et avec un taux de rémunération supérieur à ceux des livrets classiques ; Les assurances-vie proposant les meilleures rémunérations ; La facilitation des ordres de bourse en ligne (avec frais moins élevés). Un conseil ? Testez votre banque en ligne. La plupart permettent d’essayer leurs services (à moindres frais, voire gratuitement) pour quelques semaines ou mois. Ce délai vous donne le temps de vérifier le fonctionnement de votre nouveau compte, l’efficacité du service client, la qualité de l’interface web, etc. Vous aurez toujours le temps, ensuite, de vous décider à conserver ou clôturer le compte. Et pour contracter un crédit immobilier ? Depuis quelques années, les banques en ligne proposent également la possibilité de souscrire un crédit immobilier. Il ne s’agit pas de simulations de financement en ligne, comme c’est souvent le cas pour les banques traditionnelles qui développent ce service, avant de vous recevoir en rendez-vous physique, mais bien d’un financement complet qui se déroule uniquement derrière votre ordinateur. L’intérêt grandissant des banques en ligne pour le prêt immobilier Il n’est pas surprenant que les banques en ligne s’intéressent de plus en plus près à ce type de crédit : les encours de crédits immobiliers représentent environ 80 % de la totalité des prêts octroyés en France à des particuliers, soit la coquette somme de 830 milliards d’euros (chiffres de la Banque de France). Mais ce n’est pas l’unique raison pour laquelle les banques dématérialisées cherchent à séduire les emprunteurs potentiels pour leur permettre d’acquérir un logement. Traditionnellement, le crédit immobilier est un produit d’appel privilégié, parce qu’il permet de fidéliser le client tout en ouvrant la voie à la vente d’autres produits afférents qui, eux, vont générer toujours plus de marges. Il y a donc un vrai marché, trusté par les banques conventionnelles, à prendre pour les banques en ligne. Faut-il souscrire un prêt en ligne ? De leur côté, les consommateurs sont attirés vers les prêts en ligne par trois arguments : La grande simplicité des démarches (pas besoin de courir d’agence en agence pour d’interminables rendez-vous) ; Des taux d’emprunt fixes plus intéressants que dans les banques physiques ; Des avantages tarifaires : frais de dossier gratuits ou absence de frais lors d’un remboursement anticipé, etc. Or, il manque à cette liste une chose essentielle : la notion de conseil. Un prêt immobilier n’est pas un produit que l’on souscrit à la légère, en sélectionnant la première offre venue. Si les rendez-vous en agences bancaires sont longs et fastidieux, ils permettent néanmoins de poser toutes les questions nécessaires, de bien comprendre les mécanismes impliqués, et de négocier au mieux ses avantages. Il est toujours possible, par ailleurs, de faire jouer la concurrence auprès de votre banquier en lui montrant les faveurs tarifaires que vous pouvez obtenir en ligne. L’autre point noir, c’est le taux. Certes, les taux proposés par les banques en ligne sont souvent plus bas que ceux des banques traditionnelles, mais cette différence tend de plus en plus à être gommée en cette période où les taux battent des records. De plus, vous ne pourrez pas négocier. En d’autres termes, il sera toujours plus avantageux de confier son projet de crédit immobilier à un courtier de Vous financer qui pourra vous trouver le taux qui vous convient vraiment !