Quand il est question de gratte-ciel, on peut dire que la taille compte : la hauteur des bâtiments est souvent proportionnée aux montants des prix d’achat et de location, qui peuvent tutoyer des sommets. À ce petit jeu des coûts exorbitants, ce sont les villes asiatiques qui tiennent la barre pour ce qui est des immeubles de bureaux – Hong Kong trustant toujours la première place de l’indice « Skyscraper ». Mais quand il s’agit de qualité de vie, New York reste à la hauteur de ses prix délirants. Les loyers des gratte-ciel crèvent le plafond Une étude du cabinet Knight Frank (à lire ici) s’est intéressée à la valeur locative des bureaux dans les plus grandes tours du monde, mais seulement pour les immeubles qui dépassent les 30 étages. C’est ce qu’on appelle l’indice « Skyscraper » (gratte-ciel), qui prend en compte la situation des loyers dans 21 quartiers économiques des grandes villes du monde. Londres en tête de l’indice « Skyscraper » C’est la capitale anglaise qui remporte la palme de la plus forte croissance au cours de ces 12 derniers mois, avec une hausse de 9,7 % des loyers de ses gratte-ciel au 2e semestre 2015, après une première hausse record au 1er semestre. En cause : une demande importante des locataires dans un marché extrêmement limité, au cœur de Londres, en attendant la réalisation de projets de nouvelles tours qui devraient s’élever dans le sud de la ville. Cette croissance étonne parce qu’elle est très au-dessus de la hausse observée dans les autres grandes villes du monde, et notamment à Hong Kong, traditionnellement en tête de l’indice, dont les loyers n’ont augmenté « que » de 3 % sur la même période. Aux États-Unis, San Francisco, qui siège à la 5e place, profite d’une croissance amenée par l’expansion du secteur de la technologie. C’est peut-être surprenant de prime abord, mais non, toutes les entreprises importantes de Californie n’ont pas choisi l’horizontalité de la Silicon Valley ! Boston en bénéficie également, dans une moindre mesure. Et avec Chicago et Los Angeles dans le top 15 des loyers les plus élevés, les États-Unis restent une destination attrayante pour ce qui est de l’immobilier d’entreprise. Les gratte-ciel les plus chers au monde À y regarder de plus loin, cependant, la poussée londonienne ne change pas vraiment la donne mondiale. Les villes asiatiques et américaines continuent de truster les premières places du classement des loyers de gratte-ciel les plus élevés de la planète, et notamment Hong Kong. Avec un loyer annuel de 2 605 € du m2, la mégalopole chinoise ne risque pas d’être rattrapée de si tôt par ses concurrents : New York, en 2e place, n’affiche « que » des loyers à 1 535 € du m2/an. Tokyo, Singapour et Shanghai résistent bien, dans le top 10. Voici le classement des 15 premières villes : Hong Kong (2 605 €) New York - Manhattan (1 535 €) Tokyo (1 275 €) Londres (1 250 €) San Francisco (1 090 €) Singapour (840 €) Sydney (830 €) Boston (760 €) Los Angeles (735 €) Shanghai (680 €) Pékin (650 €) Chicago (585 €) Paris La Défense (550 €) Francfort (510 €) Bombay (510 €) De façon générale, les espaces à louer dans les bâtiments de prestige de grande taille bénéficient d’une demande toujours très forte. S’il y a bien un domaine dans lequel la croissance des loyers devrait se poursuivre, c’est bien celui-ci. Investir aujourd’hui dans un local professionnel situé dans un gratte-ciel ne peut qu’offrir une belle plus-value à l’avenir ; un bon argument pour obtenir un crédit professionnel ! Des logements qui tutoient les sommets Qu’en est-il des logements d’habitation dans les gratte-ciel ? Tous les immeubles de plus de 30 étages dans le monde ne sont pas réservés à des locaux commerciaux ; il est également possible d’y investir dans des appartements de grand standing, souvent dotés de vues imprenables sur leur ville d’appartenance. Mais avec les prix affichés, un achat immobilier pour un investisseur lambda risque d’être fort limité. Le retour en force de New York dans la haute résidence À New York, près de quinze ans après les attentats du 11-Septembre, la frénésie immobilière verticale a repris de plus belle. Des immeubles plus hauts, plus luxueux et plus chers continuent de se construire au cœur de Manhattan – réservés, il est vrai, à une minuscule frange de la population, celle qui est capable de sortir plusieurs millions de dollars de la tirelire sans broncher. Achevé fin 2014 et ouvert à la vente en 2015, le One 57 est à ce jour l’immeuble résidentiel le plus haut et le plus luxueux de New York. 300 mètres de haut et des penthouses au sommet dont les prix dépassent les 90 millions de dollars, tandis que les appartements plus étroits (tout est relatif) des sept étages en-dessous sont compris entre 45 et 50 millions de dollars (les détails sur cette page). L’appartement le moins cher, une seule chambre, vaut déjà 3 millions de dollars. Le logement de luxe en gratte-ciel a toujours la cote Malgré ces prix délirants, appartements de prestige et penthouses de luxe continuent de se vendre comme des petits pains, et les promoteurs d’investir dans des projets de gratte-ciel d’habitations. À des prix qui atteignent des records : fin 2015, c’est un duplex au 46e étage d’une tour de Hong Kong qui a remporté le titre de « résidence la plus chère d’Asie », vendu au prix de 70 millions d’euros (564,7 millions de dollars hongkongais) selon cet article. Ce qui met le prix du mètre carré à la bagatelle de 140 000 €. À Monaco, cinq années de travaux ont abouti à la finalisation de la tour Odéon : 49 étages, 170 m de haut, 250 appartements avec terrasses. Si les deux tiers des logements sont réservés aux citoyens monégasques, il est toutefois possible d’investir dans l’un des appartements du tiers restant. Seulement, pour ce faire, il va falloir faire preuve de bonne volonté : au 22e étage, comptez 70 000 € du m2 ; au 31e étage, c’est plutôt 83 000 € du m2 ; avec des prix qui montent de 2 à 3% à chaque étage. Pas étonnant que le penthouse au sommet côtoie les 300 millions d’euros ! Les prix fous des gratte-ciel du monde entier démontrent que ce marché se porte bien ; mais il reste limité à une minuscule élite financière.