Selon l’Observatoire Crédit Logement/CSA et Vousfinancer les taux de crédit se caractérisent par une grande stabilité ces derniers mois. Et ce malgré une demande qui s’est affaiblie ces dernières semaines. Malgré cette baisse de la demande en général, Vousfinancer observe toutefois une reprise de l’activité si l’on compare le mois d’octobre avec la période estivale très calme. Les taux vont-ils rester bas en 2018 ? Analyse. « Au début de l'année 2017, la demande a été très dynamique et l'activité des marchés a progressé à un rythme soutenu, rarement observé à cette période hivernale de l'année. Mais dès avril, la demande a présenté des signes d'essoufflement qui se sont confirmés au cours du printemps. Depuis, la production est à la peine et celle-ci ne s'est que modérément ressaisie en septembre, pour s’affaiblir en octobre 2017 », observe Crédit Logement. « Après un premier trimestre record et un 1er semestre globalement dynamique, depuis l’été, la demande de crédit était en forte baisse (-25 % au 3ème trimestre par rapport à 2016, comme par rapport au 2ème trimestre 2017), en lien notamment avec la baisse des renégociations de prêts (seulement 6 % des demandes en septembre contre 30 % il y a un an) », confirme Vousfinancer. « Toutefois, dès fin septembre, l’annonce du plan Logement du gouvernement a mis fin à l’attentisme des emprunteurs qui attendaient d’avoir davantage de visibilité sur la politique fiscale du gouvernement et l’évolution des dispositifs d’aide au logement existants », observe Vousfinancer. La demande de crédit ressort ainsi en hausse de 15 % en octobre par rapport au mois de septembre 2017 et ce, même si la part des renégociations reste minime (5 % des demandes), mais encore inférieure au niveau record du 1er trimestre. « Beaucoup de professionnels ont perçu cette reprise de l’activité ces dernières semaines. Même s’il reste encore des incertitudes sur l’application de certaines mesures, l’annonce du plan logement et la prolongation durant 4 ans du prêt à taux zéro comme du dispositif Pinel ont rassuré à la fois les primo-accédants et les investisseurs. Le contexte de taux bas, combiné à une hausse des prix plus marquée, conduit également les emprunteurs à ne pas trop attendre pour réaliser leur projet immobilier » » analyse Jérôme Robin, directeur général de Vousfinancer. Taux quasi stables depuis avril 2017 En novembre, Vousfinancer n’a constaté que peu de mouvements sur les taux… « Si une minorité de banques ont légèrement remonté leurs taux de 0,05 % à 0,10 %, quelques-unes - nationales et régionales - les ont encore baissés, de 0,05 % à 0,10 % selon les durées. A noter : une banque nationale a baissé en novembre ses taux de 0,10 %, comme elle l’avait déjà fait en octobre et septembre. A l’inverse, d’autres banques n’ont pas renvoyé de barèmes depuis plusieurs mois, faisant varier les taux en fonction des profils de clients présentés, grâce à décotes pouvant atteindre jusqu’à 0,50 % ». Meilleurs taux accordés aux revenus les plus hauts mais aussi aux jeunes et aux primo-accédants « En novembre, on note que la plupart des banques qui ont baissé leurs taux l’ont fait de façon très ciblée, sur la clientèle recherchée : certaines ont diminué leurs taux uniquement sur les durée courtes, sur les montants de prêts les plus élevés, les revenus les plus hauts ou sur les jeunes et les primo-accédants. Ces ajustements sont le moyen pour elles d’être plus attractives auprès de certains « emprunteurs cibles », quitte à rogner légèrement sur leurs marges. Finalement, avec les récentes baisses, les taux de crédit n’ont que faiblement augmenté par rapport au début de l’année 2017, de l’ordre de 0,10 % seulement, et de 0,25 % depuis le point le plus bas de novembre 2016 » explique Sandrine Allonier, directrice des relations banques de Vousfinancer. Des taux toujours très attractifs Vousfinancer observe ainsi des taux moyens stables en novembre à 1,45 % sur 15 ans, 1,65 % sur 20 ans et 1,85 % sur 25 ans. Et au mieux, les taux les plus bas négociés sont de 1 % sur 15 ans, 1,25 % sur 20 ans et 1,55 % sur 25 ans. Selon l’Observatoire Crédit Logement/CSA, en octobre 2017, les taux se sont établis à 1,55%, contre 1,56% en septembre 2017. « Après avoir augmenté de 20 points de base au cours des 3 premiers mois de 2017, les taux sont restés pratiquement stables », témoigne Crédit Logement. « Et ce depuis avril 2017, de l’ordre de +/-1 point de base d'un mois sur l'autre, exprimant plus la déformation de la structure de la production qu’une véritable évolution. Les conditions de financement de la production de crédits restent en effet exceptionnelles et la volonté des établissements bancaires de soutenir la demande est intacte. Les évolutions constatées depuis plus de 6 mois sont sans incidence sur la solvabilité de la demande. En revanche, alors que les emprunteurs ne peuvent plus escompter une amélioration des conditions de crédit, la hausse rapide des prix de l'immobilier pèse de plus en plus lourdement sur une demande qui s'est affaiblie », selon Crédit Logement. Dans ce contexte, « les taux devraient rester bas en 2018 », anticipe Vousfinancer. Les derniers jours pour profiter du prêt à taux zéro version 2017 Si le prêt à taux zéro est prolongé jusqu’en 2021, il est toutefois légèrement modifié. Les zones tendues (A, Abis et B1) ne pourront plus en bénéficier dans l’ancien dès le 1er janvier 2018. A l’inverse, les zones B2 et C pourront, en plus du PTZ dans l’ancien, continuer à bénéficier du PTZ dans le neuf pendant deux ans, mais avec des montants limités à 20 % du coût total de l’opération, contre 40 % actuellement. Mais pour bénéficier du prêt à taux zéro 2017, il ne reste plus que quelques jours… « Certaines banques ne prennent déjà plus les dossiers avec des prêts à taux zéro… D’autres acceptent de les étudier jusqu’au 15 novembre ou au plus tard le 1er décembre, pour prendre en compte les délais d'assurance, d'édition des offres et les délais de réflexion incompressibles pour accepter l'offre de prêt. C’est donc les derniers jours pour déposer des dossiers de prêts complets afin qu’ils puissent être finalisés avec certitude dans les délais » conclut Sandrine Allonier. Alors dépêchez-vous ! Alexandra Boquillon