Après la publication de bons résultats par la FPI (Fédération des Promoteurs Immobiliers), c'est au tour du ministère du logement. Ce dernier confirme une augmentation des ventes de logements neufs, tant du côté des maisons que des appartements. En revanche la France construit toujours moins, c'est à se demander jusqu'à quand les résultats commerciaux pourront être positifs. Conscient de ce problème l'État met la main à la patte, en débloquant 900 millions d'euros pour construire 10 000 logements intermédiaires. L'immobilier neuf a vécu un bon premier trimestre Mieux qu'il y a 1 an, moins bien qu'il y a 3 mois De janvier à mars le Commissariat général au développement durable enregistre 23 924 ventes de logements neufs. Il s'agit d'une augmentation de +14,4 % par rapport au premier trimestre 2014, mais d'une contre-performance par rapport au trimestre précédent. Car d'octobre à décembre dernier 24 505 logements avaient été vendus dans toute la France métropolitaine. Les annulations sont en revanche moins nombreuses, en ce début d'année on en compte 2224. Mais l'on se demande bien quels seront les chiffres au cours des prochaines années, avec des mises en vente qui ne cessent de diminuer de mois en mois. Pendant ce temps, l'offre de logements neufs diminue Au début de l'année il y avait 104 527 logements neufs à vendre sur le marché. Les promoteurs en ont donc vendu 23 924, tandis que les constructeurs en ont rajouté 20 876. Il y a donc eu 2224 annulations, ce qui descend les stocks à 99 670. En clair, l'offre a baissé de -4,3 % par rapport au premier trimestre 2014. L'écart se creuse entre les maisons neuves et les appartements neufs. Les premières se font de plus en plus rares, il y en a désormais 9544 à vendre, contre 10 342 au trimestre précédent. L'encours baisse de -10,8 % sur 1 an, particulièrement du côté des grandes surfaces des 5 pièces et plus. Du côté des appartements, les 90 126 à vendre sur le marché sont en baisse de -3,6 % par rapport à la même période l'année dernière. Les studios se portent presque bien, le nombre d'unités proposées à la vente est en progression de +14,3 par rapport au premier trimestre 2014. Mais ils restent en recul de 1,5 % par rapport au trimestre précédent. Tous les chiffres sont dans le rouge, particulièrement du côté des 3 pièces, dont l'offre baisse de -7,2 % sur 1 an. L'offre de logements neufs achevés et invendus augmente Par définition un logement neuf n'a encore jamais eu de propriétaire. On en trouve donc majoritairement en état de futur achèvement, toutefois la plupart des programmes disposent de quelques unités achevées, livrables immédiatement mais non encore vendus. L'acquéreur peut donc bénéficier des avantages fiscaux du dispositif Pinel, et s'exonérer des droits de mutation pratiqués dans l'immobilier ancien. Selon les chiffres du Commissariat général au développement durable, il y aurait aujourd'hui près de 6300 appartements neufs achevés, prêts à être exploités ou habités, soit une augmentation de + 1 % sur 1 an. Il y aurait aujourd'hui environ 610 maisons individuelles achevées, un stock en augmentation de + 2 % sur la même période. Petits appartements et grandes maisons Appartements neufs : bon bilan pour les 3 pièces Au premier trimestre 2015, les promoteurs ont vendu 8376 appartements 3 pièces neufs, un chiffre en progression de +15 % par rapport au premier trimestre 2014. D'ailleurs la courbe ne cesse de progresser depuis 1 an, en ce début d'année une cinquantaine de T3 supplémentaires se sont vendus par rapport à la fin de l'année dernière. Ils se situent aujourd'hui à 3642 €/m², en baisse pour le 3e trimestre consécutif, un ajustement de -1 %. Et pourtant les promoteurs freinent des 4 fers, diminuant invariablement l'encours mois après mois. Aujourd'hui on compte 38 242 T3 neufs proposés à la vente, soit -7,2 % moins qu'il y a 1 an à la même époque. Maisons neuves : les grandes surfaces se vendent d'avantage Les ventes de maisons neuves de 5 pièces et plus sont à leur plus haut niveau depuis 1 an, avec 425 unités en ce début d'année. Un chiffre qui met fin à une courbe descendante initiée depuis le 2e trimestre 2014. Au final ce segment termine en augmentation de +12,7 % sur 1 an, ce qui est certes moins bien que la 4 pièces traditionnelle, terminant à + 17,4 %. Cependant les ventes du modèle T4 restes légèrement en repli par rapport au dernier trimestre 2014. Mais il semble que les promoteurs ne misent pas sur les ventes de maisons, l'encours des T5 est désormais abaissé de -13,8 % sur 1 an. Leur prix moyen se situe à 299 000 €, une légère augmentation de + 0,9 % par rapport à l'année dernière. Il s'agit toutefois d'un repli de -12 % par rapport à son plus haut niveau du 3e trimestre 2014. Et la France construit toujours moins de logements neufs 83 300 départs de chantier au premier trimestre Les grues se font de plus en plus rares, tout comme les coups de tampon sur les permis de construire. Les autorisations de logements ont baissé de -6,8 % au premier trimestre, les municipalités ayant donné leur aval pour 87 400 logements neufs supplémentaires. Pendant ce temps les bâtisseurs ont démarré la construction de 84 300 unités, soit -6,2 % de moins que l'année dernière à la même époque. C'est surtout le segment des maisons individuelles groupées qui en pâti, avec une chute de -20,5 % des chantiers en 1 an. De janvier à mars le parc immobilier français a ajouté 42 700 logements collectifs, c'est -4 % moins bien que l'année dernière. On ne construit plus qu'en Alsace Seule une région de France coulera plus de béton que les mois précédents. Non seulement en Alsace les municipalités ont autorisé la construction de +35,2 % de logements supplémentaires, mais elles en ont effectivement construit +20,6 % de plus. Depuis 1 an elles ont donc augmenté l'offre d'habitations neuves, loin, très loin devant d'autres régions. Dans les zones les plus peuplées comme en Île-de-France, on a construit -7,6 % moins que l'année dernière; dans le Rhône-Alpes on en est à -6,9 %, et -5,1 % dans la région PACA. Dans ce marasme les Pays de Loire font figure de bon élève, avec -2,4 % sur 1 an. L'État va rajouter 10 000 logements intermédiaires La Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) va dépenser 900 millions d'euros pour financer le logement intermédiaire. Plus chers que des HLM et moins chers qu'un appartement du secteur privé, ce type d'habitation s'adresse à des personnes aux revenus moyens, mais toujours au-dessus des critères des logements sociaux. La SNI, gestionnaire social emblématique de la métropole a donc été choisi pour faire démarrer des chantiers à Montreuil-sous-Bois, à Meudon ou encore dans le 19e arrondissement parisien. La livraison est prévue pour le début 2017, une goutte d'eau dans l'océan du déficit de logements, mais une oasis bienvenue pour les familles souhaitant devenir propriétaire.