Marché immobilier neuf : nouvelle baisse des prix observée en avril

Selon les données du dernier baromètre LPI-SeLoger, publié en mai, une nouvelle baisse des prix du neuf a été observée en avril. Par contre, les prix des logements anciens poursuivent leur hausse dans une majorité de grandes villes. Cependant, cette hausse tend  à ralentir progressivement. Analyse de Michel Mouillart.

"Les prix des logements neufs avaient déjà baissé en mars. La diminution se poursuit en avril, à un rythme plus soutenu : - 0.9 %, au cours des 3 derniers mois. Le recul des prix observé depuis deux mois n’a rien d’exceptionnel au début du printemps. D’autant qu’il accompagne une baisse significative de la demande constatée en réponse à la dégradation des soutiens publics.

 Aussi, le ralentissement du rythme annuel de progression des prix se renforce, au fil des mois : avec en avril, + 3.0 %, contre 3.5 % en décembre 2017. Le ralentissement est général. Les prix des maisons qui augmentent le plus rapidement (+ 5.1 %, contre + 5.8 % en décembre 2017) ralentissent néanmoins à un rythme comparable à celui des appartements (+ 2.5 % sur un an, contre 3.0 % en décembre 2017).

 A l’inverse, les prix des logements anciens poursuivent leur hausse dans une majorité de grandes villes. 

Maintien des tensions sur les prix de l’ancien

Avec l’arrivée du printemps, les tensions sur les prix qui s’étaient allégées durant les mois d’hiver avaient rebondi en mars. Elles se maintiennent en avril : la progression des prix signés constatée au cours des 3 derniers mois s’est ainsi établie à 1.9 % en avril pour l’ensemble du marché, comme il y a un an à la même époque. Pourtant, la hausse des prix des appartements se fait moins vive (+ 1.4 %, contre + 1.9 % il y a un an), confirmant le ralentissement qui s’est amorcé durant l’été 2017. En revanche, les prix des maisons qui avaient reculé à partir de l’été 2017 et pendant près de 6 mois se sont ressaisis en mars, pour augmenter encore plus rapidement en avril (+ 2.9 %, contre + 1.9 % il y a un an).

+ de 10 000 euros le m² dans 9 arrondissements de Paris

Les prix augmentent toujours et parfois très vite (+ 16.2 % à Bordeaux) dans la plupart des grandes villes. Souvent les tensions sur les prix se renforcent encore, comme à Lyon et à Rennes, avec des prix en hausse de l’ordre de 9 % sur un an. Fréquemment aussi, le rythme de la hausse de stabilise (entre 5 et 7 % sur un an), comme à Lille, à Montpellier ou à Nantes.

A Paris, la hausse se fait un peu moins vive, avec + 7.6 % sur un an. Mais les prix y dépassent les 10 000 €/m² dans 9 arrondissements !

Ancien : des prix en baisse dans 40 % des villes

A noter toutefois que la hausse des prix des appartements anciens ralentit depuis la fin de l’été dernier, France entière. Dans un quart des villes de plus de 100 000 habitants, les prix signés baissent sur un an. Et dans 15 % supplémentaires des grandes villes, ils ont reculé au cours des 3 derniers mois.

Face à une demande fragile et déstabilisée par la suppression des aides personnelles, les prix reculent rapidement (de 5 % et plus) à Besançon, au Mans et à Mulhouse. Ils baissent encore lentement dans des villes comme Amiens ou Brest, où pendant près d’un an les hausses de prix avaient dégradé la solvabilité de la demande. Souvent, les faibles hausses alternent avec des baisses de plus en plus fortes, comme au Havre ou à Perpignan.

Demande fragilisée par la remise en cause des soutiens publics

Le marché de l’ancien n’a pas bénéficié du rebond saisonnier habituel de la demande.

D’ailleurs, depuis le début de l’année, le nombre de compromis signés est en recul : mais comme le mois d’avril 2017 avait enregistré un décrochage brutal de l’activité, la baisse constatée est modeste (- 0.6 % en avril, en glissement annuel). La marche qui a été descendue durant l’automne 2017 se confirme néanmoins. En dépit de conditions de crédit qui se sont encore améliorées, la demande a été fragilisée par la remise en cause des soutiens publics. Alors que les perturbations météorologiques et les mouvements sociaux ne favorisent guère le dynamisme du marché.

Ainsi, le nombre de compromis mesuré en niveau annuel glissant est en recul de 3.4 % sur un an. Mais compte tenu de l’atonie du marché, les ventes réalisées au cours du premier quadrimestre sont en baisse de 7.7 % par comparaison à la période correspondante de 2017. Et les perspectives de la demande pour les prochains mois restent médiocres", conclut Michel Mouillart.

Publié par Alexandra Boquillon

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