Selon les Notaires de France, qui ont présenté leur bilan de l'année immobilière 2018 le 13 décembre dernier, le logement ancien a vu tous ses indicateurs progresser : les volumes enregistrent une progression de + 0,8%, pour atteindre 956.000 transactions. Côté prix, la tendance est également à la hausse, aussi bien pour les maisons que pour les appartements. 956 000 transactions enregistrées fin septembre 2018 Le volume de transactions immobilières reste à un niveau élevé. Selon les projections réalisées à fin septembre sur la base des avant-contrats, le volume de ventes de logements anciens sur les douze derniers mois sur l’ensemble de la France est estimé à 956 000 à fin septembre 2018, contre 948 000 à fin septembre 2017, une hausse de 0,8% sur un an. À fin septembre 2018, le volume de ventes estimé de logements anciens est en baisse de -1,9% sur un an en Ile-de-France (175 400 ventes) et en hausse de 1,5% en province (780 600 ventes). En Ile-de-France comme en province, ce volume est nettement plus élevé que le volume annuel moyen constaté entre 1999 et 2007. Cependant cet écart est plus important en province (+21,9%) qu’en Ile-de-France (+8,0%). Au 3e trimestre 2018, les prix des appartements anciens progressent de 3,4% sur un an. Cette reprise, amorcée depuis le 2e trimestre 2016, s’est accentuée au 3e trimestre 2017 (+4,5%) avant de redescendre fin 2017 à 4,3%, puis +3,8% au 1er trimestre 2018 et +3,4% aux 2e et 3e trimestres 2018. Cette augmentation est plus forte en Ile-de-France avec +4,2% sur un an qu’en province (+2,6% sur un an). Cette différence s’explique par le fait que les prix ont commencé à se redresser plus tôt en Ile-de-France (dès le 1er trimestre 2016) ; alors qu’en province le redressement a démarré fin 2016. Paris : 10 000 euros le mètre carré en été 2019 ! « A Paris, les volumes sont moins bons que dans le reste de l’Ile-de-France, en raison du parc limité de logements, mais le prix des appartements qui atteint selon les projections 9.670 euros le mètre carré au quatrième trimestre, est en passe d’atteindre les 10.000 euros l’été prochain », anticipe Thierry Delessale, notaire à Paris. Au 3ème trimestre, trois nouveaux arrondissements, les 8ème, 9ème et 16ème, voient le prix moyen de leurs appartements dépasser les 10.000 euros, à l’instar des arrondissements 1 à 7. Paris : pas de menace de bulle spéculative en vue Malgré un marché parisien « très déséquilibré, avec beaucoup plus d’acquéreurs que de vendeurs », l’officier ministériel n’anticipe pas de risque de bulle spéculative : « En IDF, on est dans un marché d’utilisateurs, et non d’investisseurs, ce qui nous fait dire que l’on n’est pas du tout dans une bulle ». Et « en termes de volumes, on peut se demander si on ne va pas vers un plateau en Ile-de-France, comme sur la période 1999-2007 », ajoute-t-il. Lyon rejoint Bordeaux en tête du classement Une forte hausse des prix sur 1 an a été observée à Bordeaux (+18,6%), où les prix au m² médians atteignent 4 250 €. Lyon devient plus cher que Nice (3670 € le m², en progression d’1,9% sur un an) et rejoint ainsi Bordeaux en tête de classement, avec un prix au m² médian de 3890 € (+9,2%), enregistré dans la capitale des Gaules. Grenoble et Saint-Etienne : en baisse depuis 2011 Grenoble et Saint-Étienne sont les seules villes à enregistrer une légère baisse des prix sur un an, ces marchés sont en réalité en baisse depuis 2011. Le prix au m² médian le plus bas est enregistré à Saint-Étienne : 860 € (- 2,1%), suivi d’Orléans, Dijon, Toulon et Reims. Le prix médian au m² à Grenoble s’établit à 2110 euros, soit en baisse de – 3,9% en un an. Prix au m² médian et évolution sur un an des appartements anciens sur les 9 premiers mois de l’année 2018 dans les principales communes de province : la tendance est orientée à la hausse et stabilisation des prix à Toulon et à Montpellier Marché des maisons anciennes orienté à la hausse Compte tenu du prix de vente médian et évolution sur un an des maisons anciennes sur les 9 premiers mois de l’année 2018 dans les agglomérations (unités urbaines) des principales communes de province, les notaires affirment que le marché des maisons anciennes est orienté à la hausse. Seules les agglomérations de Nice et Orléans enregistrent une baisse des prix sur un an. Bordeaux et Rennes se distinguent avec des hausses respectives de +7% et +6%. Le prix de vente médian à 455 100 € dans l’agglomération de Nice correspond à celui observé 3 ans plus tôt. 4 agglomérations sont inférieures à 200 000 € : Orléans, Saint-Étienne, Lille et Rouen. Que peut-on s'acheter dans différentes villes de France avec la même enveloppe ? Une enveloppe de 80 000 € vous permet d'acquérir par exemple un studio à Nice (06) ou à Saint-Denis (93), un 2 pièces à Rouen (76), un 3 pièces à Amiens (80) ou encore un 4 pièces à Carcassonne (11). Avec un budget de 150 000 €, un acquéreur peut déposer ses malles et cartons dans un appartement 2 pièces à Lyon (69) ou un 3 pièces à Toulouse (31), Franconville (95) et Coulommiers (77). Il peut également prétendre à une maison de 4 pièces à Béziers (34). Avec un budget de 250 000 €, il pourra jouir d’un studio à Paris dans le VIIème arrondissement (75), un 3 pièces à Colombes (92), appartement de 4 pièces à Rennes (35) ou à Livry-Gargan (93), et carrément un 5 pièces à Lille (59). Enfin pour 500 000 €, un acquéreur peut obtenir les clés d’un appartement de 3 pièces à Cannes (06) ou Paris XIIème (75), un 4 pièces à Six-Fours-les-Plages (83), un 5 pièces à Annecy (74) et enfin un 6 pièces à Sartrouville (78). Une année 2019 plus calme ? Pas simple d'émettre des prévisions pour l'année 2019 qui sera marquée par l'application de nouvelles mesures gouvernementales : certaines allant dans le bon sens comme le bail mobilité ou le Pinel dans l'ancien. Alors que d’autres mesures envoient des signaux négatifs aux investisseurs avec le retour de l'encadrement des loyers à Paris. A suivre… Alexandra Boquillon