Les prix de l'immobilier continuent d'augmenter en région parisienne, mais plus pour longtemps. Dans leur note de conjoncture parue hier, les notaires constatent que les maisons et les appartements se vendent toujours moins chers que l'année dernière. Et si une nette tendance haussière est apparue depuis l'été, elle ne devrait pas passer l'hiver, c'est d'ailleurs aussi ce que pense le Crédit Agricole. Le marché de l'immobilier en Île-de-France pourrait donc voir ses prix stagner, et qui sait, repartir à la baisse. En attendant les ventes sont en nette augmentation à Paris, en petite et en grande couronne. 45 000 logements vendus en 3 mois De juin à août 2015, les études notariales ont enregistré 18 % de transactions supplémentaires, par rapport à la même période en 2014. Mais derrière ces chiffres se cache une information encore plus intéressante. Effectivement cette activité serait « en hausse de 9 % par rapport à la période juin–août de ces 10 dernières années ». Trois mois de performance donc, qui se rapproche à -5 % de celle de « la période de haute activité (1999–2007). C'est surtout la grande couronne qui a profité de cette ruée des acheteurs sur le marché de l'immobilier francilien. En 3 mois 20 060 logements ont changé de mains, une hausse de +23 % des ventes par rapport à la même période en 2014. Paris n'a pas été en reste avec 9070 appartements vendus, soit +8 % de transactions supplémentaires. En petite couronne 15 810 ménages sont devenus propriétaires, ils sont ainsi +17 % plus nombreux que l'année dernière. Comme d'habitude en petite couronne les acheteurs ont opté pour les appartements (12 040), davantage que pour les maisons (3770) dont les ventes augmentent toutefois de +2 %. En grande couronne les notaires ont entériné les ventes de 11 560 maisons anciennes, mais c'est surtout la performance des appartements anciens qui surprend. Avec 8500 unités vendues, les transactions ont bondi de +27 %. Les prix de l'immobilier à Paris retrouvent les 8000 €/m² L'été c'est le temps de la récolte des fruits, c'est aussi la bonne saison pour faire augmenter les prix des logements. Ainsi de juin à août les maisons anciennes se sont vendues +3,1 % plus cher que durant cette même période en 2014. Les appartements ont continué leur tendance haussière, cette fois-ci de +1,4 %. À Paris le prix du m² ancien a retrouvé le seuil des 8000 €/m², ce qui représente une augmentation de +1,5 % en 3 mois. Le pic avait été atteint à la rentrée 2012, avec 8460 €/m². Les petits malins qui avaient acheté en plein milieu de la crise à 6020 €/m² à l'approche de l'été 2009 s'en frottent les mains. Les prix des appartements anciens ont grimpé de + 1,4 % dans tous les départements de l'Île-de-France, et ce par rapport à la période mars–mai 2015. Pendant ce temps celui des maisons a gagné +3,1 %, avec une percée vertigineuse de +4 % sur les Hauts de Seine (92). Mais « ce mouvement ne serait pas durable », préviennent les notaires. D'ailleurs si l'on observe de forts mouvements sur 3 mois, la tendance reste baissière à -2,1 % du côté des appartements anciens sur toute Île-de-France, et à -1,5 % sur les maisons anciennes. La hausse des prix ne tenait sans doute qu'à un effet de saisonnalité, combinée à l'annonce de la possible remonté des taux de crédit à l'habitat. À la lecture des avant-contrat signés au sein des études de notaire, la conclusion est claire : « les prix ne s'engagent pas dans un mouvement de hausse ». Prix de l'immobilier en Île-de-France 294 900 € pour une maison ancienne Sans surprise c'est dans les Hauts de Seine (92) que les maisons anciennes sont les plus chères, avec une transaction médiane de 569 800 €. Rappelons que dans une médiane, la moitié des valeurs est présente au dessus, l'autre moitié en dessous. En clair la moitié des maisons anciennes de ce département s'est vendue à moins de 569 800 €. Comme d'habitude il suffit de se rendre en Seine-et-Marne (77) pour trouver moins cher, avec une médiane de 231 800 €. Avec 268 200 €, le Val-d'Oise (95) reste moins cher en théorie que l'Essonne (91) essaie de 177 600 €. Ces chiffres ne reflètent pas les prix du m² ni les valeurs réelles des biens immobiliers. Ils reflètent le montant des transactions. Ainsi il a très bien pu se vendre des maisons moins chères dans le Val-d'Oise que dans l'Essonne, les propriétaires sur ce type de biens immobiliers plus cotés ne les ont peut-être tout simplement pas mis en vente. Signalons que c'est dans les Yvelines (78) que les prix des maisons anciennes ont le plus augmenté, avec +3,6 % en l'espace de 3 mois. Il faudra désormais tabler sur une transaction médiane de 359 200 €. À moins bien sûr de descendre plus au sud vers la campagne, pour trouver des biens immobiliers anciens, de charme et bon marché. 5290 €/m² pour un appartement ancien C'est bien sur Paris (75) qui arrive en tête du palmarès, avec un budget de 8000 €/m² pour un appartement ancien. Si les prix sont repartis à la hausse de +5,5 % seulement en 3 mois, il reste à -1,8 % de leur niveau de l'année dernière à la même époque. En s'écartant à l'ouest du côté des Hauts-de-Seine (92), on trouve ce type de logement a 5200 €/m². C'est en Seine-Saint-Denis (93) que les appartements anciens sont les moins chers de la petite couronne. On peut y devenir propriétaire avec 3170 €/m², les prix restant à -1,9 % en dessous de leur niveau de l'année dernière. Plus l'on s'éloigne en grande banlieue, plus les prix deviennent abordables. Ils sont désormais quasiment identiques en Seine-et-Marne (77) et dans l'Essonne (91), avec respectivement 2590 €/m² et 2580 €/m². Les appartements anciens du Val-d'Oise sont en recul de -3,4 % sur 1 an, après un soubresaut de +1,1 % en 3 mois. Les notaires constatent qu'ils se vendent en médiane à 2650 €/m². Dans les Yvelines (78) la hausse des prix atteints +1,5 % en 3 mois, s'établissant à 3660 €/m². Les quartiers chers se valorisent davantage Les notaires livrent une information intéressante aux acheteurs attachés au facteur investissement. Alors que dans les départements abordables de la Seine-et-Marne (77) et de l'Essonne (91) les prix de l'immobilier ont été multipliés par 2,3 de 1996 à 2012, les performances sont plus importantes dans les zones recherchées. Dans les très sélects Hauts-de-Seine (92) ces mêmes prix ont été multipliés par 2,8 sur la même période, et même par 3,5 dans Paris. Dans la capitale justement le prix du m² a augmenté de 6000 € de 1996 à 2012, mais « uniquement » de 1700 € dans le Val-d'Oise. Conclusion : l'immobilier dans les départements les plus chers se valorise davantage jusqu'à présent.