Tous les Français sont égaux en droit… Sauf en ce qui concerne le coût de leur assurance habitation ! En effet, en fonction du type de bien à couvrir, mais également de son emplacement géographique, les primes d’assurance peuvent varier du simple au double. Ce qui explique pourquoi un Parisien va débourser une somme bien plus élevée pour protéger son appartement ou sa maison qu’un habitant de la région Bretagne, par exemple. Et vous, savez-vous si votre assurance habitation est plus chère qu’ailleurs ? L’assurance habitation : quelques rappels Que vous soyez propriétaire depuis longtemps ou que vous fassiez partie des chanceux ayant profité des taux immobiliers extrêmement bas, vous n’ignorez pas l’importance de souscrire une assurance habitation pour votre maison ou votre appartement. Cette couverture n’est obligatoire que dans deux cas de figure : Pour les propriétaires d’un logement en copropriété, Pour les locataires (auquel cas seule une garantie « risques locatifs » est exigée). Si vous êtes propriétaire d’une maison ou d’un appartement hors copropriété, vous n’avez donc pas obligation de souscrire une telle protection. Or, dans ce cas, vous devez tout de même garder à l’esprit que tout dégât occasionné aux tiers (voisins, visiteurs), volontairement ou non, à l’intérieur ou à partir de votre logement, sera de votre entière responsabilité. C’est pourquoi il est indispensable de souscrire, à défaut d’une assurance multirisques habitation, au moins une garantie responsabilité civile afin de vous prémunir contre les dommages causés à autrui. Comment sont établis les tarifs de l’assurance habitation ? En moyenne, les Français dépensent 189 € par an pour leur assurance habitation, tous logements et toutes zones géographiques confondus. Cette prime moyenne grimpe à 242 € annuels pour les maisons, et descend à 156 € pour les appartements. Des montants qui cachent des disparités importantes pouvant varier du simple au double. Comment expliquer ces différences ? Les compagnies d’assurance calculent les primes de protection des logements en fonction de très nombreux critères. Citons les principaux : Le type de bien (maison ou appartement), La superficie, L’état général, L’ancienneté, Les équipements de sécurité qu’il contient, La valeur des biens à assurer (mobilier, équipements, objets de valeur). Ces critères sont les plus connus. Vous les renseignez lorsque vous remplissez une demande de devis pour une assurance habitation, afin que votre assureur puisse faire ses calculs. Ils sont divisés entre critères généraux (la nature et l’état du logement) et facteurs de risques (une porte avec un seul verrou, pas de clôture autour de la maison, pas de grilles aux fenêtres du rez-de-chaussée, etc.). La valeur des biens contenus dans le logement donne lieu à une fourchette de montant garanti. Ainsi, si le montant de vos biens dépasse un certain seuil, par exemple 40 000 €, vous pourriez tomber dans une fourchette haute comprise entre 40 000 et 70 000 €. Il sera peut-être avantageux, dans ce cas, de réduire votre estimation pour passer sous le seuil bas et payer une prime moins élevée. Mais saviez-vous qu’il existe un autre facteur de risque ? Celui-ci concerne l’emplacement géographique du logement à assurer, et notamment la réputation de la ville et du quartier dans lesquels il est situé. La géographie, un critère d’inégalité pour votre assurance habitation Si la géographie est un véritable critère d’inégalité dans le coût d’une assurance habitation, la raison n’est pas uniquement territoriale : à logement égal, deux primes d’assurance ne diffèrent pas du tout au tout seulement pour des questions de positionnement sur la carte. Évidemment, c’est le facteur de risque qui est pris en compte par les assureurs, et notamment le nombre et le type de sinistres déclarés au cours d’une période allant de 12 à 36 mois. Ces sinistres peuvent être d’origine naturelle (inondation, incendie) ou volontaire (cambriolage, vandalisme). Les grandes villes de France coûtent le plus cher Sans surprise, c’est dans les grandes villes de France que les primes d’assurance habitation reviennent le plus cher. Il en coûte ainsi 196 € en moyenne par an pour s’assurer pour un logement à Paris, tous types de biens confondus, et 198 € à Marseille. En ce qui concerne les régions, c’est l’Île-de-France qui arrive en tête avec des primes annuelles moyennes de 291 € pour les maisons et 176 € pour les appartements. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, ces primes sont de 274 € pour les maisons et 168 € pour les appartements. Les territoires aux primes les moins élevées Pour trouver les zones françaises où les primes d’assurance habitation sont les moins chères, il faut regarder du côté des départements du nord-ouest, et principalement en Bretagne : en moyenne 112 € annuels suffisent pour un appartement, et 187 € pour une maison. En Normandie, assurer sa maison coûte 213 € par an, son appartement 199 €. Dans les Pays-de-la-Loire, il faut compter respectivement 129 € et 119 € ! En ce qui concerne les villes, Nantes et Strasbourg arrivent en tête des communes les moins chères, avec une moyenne annuelle de 140 €. Pourquoi de telles disparités ? Ces différences dans les primes d’assurance habitation s’expliquent par des critères statistiques. Les compagnies prennent en compte les chiffres des sinistres au cours des années précédentes. On note par exemple que le volume de dégâts des eaux est plus élevé en région parisienne qu’ailleurs dans l’Hexagone (71 % contre une moyenne nationale de 61 %), ce qui explique l’augmentation de cette garantie. En outre, les prix de l’immobilier local sont également à considérer : puisque c’est à Paris et dans sa proche banlieue que l’on trouve le coût au mètre carré le plus élevé, les primes de couverture sont au diapason. Autre critère crucial pour ce calcul : le taux de cambriolage. Celui-ci étant très important en région PACA, il n’est pas étonnant que les assureurs se protègent plus efficacement dans cette zone. De façon générale, les grandes villes, les stations balnéaires ou de ski, les communes aisées, les territoires isolés sont considérés comme plus à risques, car plus souvent victimes de cambriolages. De même, les risques naturels font augmenter les primes. Habiter près d’un fleuve ou en bord de mer accroît nécessairement l’éventualité d’une inondation : la prime d’assurance habitation doit donc en tenir compte. Mieux se protéger pour réduire sa prime d’assurance Puisque la géographie est un critère essentiel du montant de votre assurance habitation, n’hésitez pas à inclure dans votre contrat des protections adéquates qui auront pour effet de réduire vos primes, en fonction des risques environnants. Par exemple, une maison surélevée en zone inondable est moins sujette à un dégât des eaux ; et un appartement situé dans un quartier qui connaît de nombreux cambriolages sera mieux protégé contre les voleurs avec des grilles aux fenêtres, une porte blindée et un système d’alarme. Ces protections peuvent conduire votre assurance à réduire sa prime – et vous permettre de combattre les inégalités territoriales en matière d’assurance habitation !