Vousfinancer atteint 2 milliards d’euros de production de crédit en 2016. Cette production record est liée à l’environnement de taux très bas contribuant à solvabiliser les emprunteurs. Quelle est la production nationale? Comment s'explique cette production record? Quelles sont les perspectives pour 2017? Analyse. En 2016, la production de crédits de Vousfinancer, réseau de 150 agences de courtage en crédit, atteint pour la première fois 2 milliards d’euros, en hausse de 28 % par rapport à 2015. Cette production record est liée au contexte de taux bas qui a entraîné une forte hausse de la demande de crédits et des renégociations. Elle s’explique également par l’ouverture de 30 nouvelles agences et par le recrutement de 190 collaborateurs au sein du réseau, avec un total désormais de 500 collaborateurs. Plus de 10 000 clients financés En 2016, la production de crédits des 150 agences franchisées du réseau Vousfinancer a atteint 2 milliards d’euros, contre 900 millions en 2014 et 1,5 milliard d’euros en 2015, soit une croissance de 28 %. Plus de 10 600 dossiers de prêts ont ainsi obtenu un financement chez le courtier Vousfinancer (contre 8 700 en 2015) dont 30 % dans le cadre d’une renégociation de prêt (35 % en 2015). « Nous sommes très satisfaits d’avoir atteint le seuil des 2 milliards d’euros de production de crédits, un chiffre inédit depuis la création du réseau Vousfinancer en 2008. Si le début de l’année a été plutôt morose, le contexte de taux bas, l’élargissement du prêt à taux zéro, et l’engouement pour le dispositif Pinel ont boosté notre activité. Mais c’est aussi et surtout grâce à l’extension de notre réseau avec le recrutement de 30 nouveaux franchisés et de 190 conseillers financiers cette année que nous avons pu atteindre nos objectifs » analyse Jérôme Robin, président de Vousfinancer. Une production de crédit immobilier record en 2016 Au niveau national, 2016 devrait également être une année record en matière de production de crédits. D’après la Banque de France, à fin octobre, la production de nouveaux crédits cumulée atteint 188 milliards d’euros, un chiffre en hausse de 10 % par rapport à la même période en 2015. « La production de nouveaux crédits immobiliers pourrait atteindre 230 milliards d’euros en 2016, un nouveau record, bien supérieur aux 200 milliards de crédits produits en 2015. Nul ne pouvait s’attendre à une baisse des taux de près d’un point sur un an et à la nouvelle vague de renégociations de prêt qui en a découlé… Pour 2017, même si nous recevons encore les dernières demandes de rachat des retardataires, l’activité devrait être soutenue uniquement par les acquisitions, permettant un retour à la normale sur les délais de traitement dans les banques » prévoit Sandrine Allonier, directrice des relations banques de Vousfinancer. Les banques financent 150 logements par heure Selon la Banque de France (Stat info crédit aux particuliers à fin novembre 2016), l’encours de crédits à l’habitat (qui inclut les nouveaux crédits) s’élève à 891 milliards, soit en progression de 3,9% par rapport à 2015. Depuis début 2016, les banques délivrent plus de 22 milliards d’euros de nouveaux crédits chaque mois. Et même 27,5 milliards d’euros en novembre 2016. Les résultats du mois de décembre sont en cours de traitement. « Les banques financent 150 logements par heure en France », selon la Fédération Bancaire Française, dans une étude publiée en janvier 2017. A noter qu’un quart des prêts sont octroyés à des primo-accédants. Et 30,2% des ménages bénéficient d’un prêt à l’habitat selon l’Observatoire des crédits aux ménages (OCM) de janvier 2016. Record absolu de taux bas en 2016 L’année 2016 s’est achevée sur un record absolu, malgré une légère remontée des taux dans certaines banques en décembre. Les taux demeurent historiquement bas : 1,56% d’après les données de la Banque de France, en ce qui concernent les nouveaux crédits immobiliers, tous montant, long terme et à taux fixe, à fin novembre 2016. Gain colossal de pouvoir d’achat 43 000€ : c’est la différence de coût du crédit entre 2011 et 2016, pour 250 000€ empruntés sur 15 ans (hors assurances et garanties), selon la Fédération bancaire française. « C’est aussi le prix d’un studio sur Nancy ou Tours, ou la moitié du prix d’une chambre de service à Paris !», souligne la Fédération Bancaire Française (FBF). Depuis 2012, les taux moyens des nouveaux crédits ont été divisés par 2. Sur 5 ans, la baisse des taux équivaut à un gain de 17% sur le coût total d’achat. Solidité des banques françaises Selon la Fédération Bancaire Française, « le système français de financement de l’habitat se caractérise par sa solidité : des financements majoritairement à taux fixes : 96,7% de la production (selon l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution, ACPR 2016). Chaque mois, l’emprunteur connaît précisément le montant du crédit à rembourser une analyse fondée sur la capacité de remboursement de l’emprunteur (situation financière et solvabilité) Un octroi de crédit responsable, fonction de la capacité à rembourser et pas de la valeur du bien immobilier acquis des modes de garantie confortant la sécurité de l’emprunteur : le cautionnement et l’assurance emprunteur un très faible taux de sinistralité, (1,85% en France) aussi démontré lors des stress tests européens » « 84,6% des ménages jugent leurs charges de remboursement supportables », rapporte l’Observatoire des crédits aux ménages de janvier 2016. Pas de chamboulements en 2017 « Les travaux de Bâle ne doivent pas conduire à une remise en cause des spécificités nationales vertueuses. À cet égard, j’ai entendu les craintes exprimées au sujet des prêts à l’habitat. Nombre d’acteurs de la place s’inquiètent de l’avenir de certaines pratiques qui caractérisent notre marché immobilier national : les prêts à taux fixes, la sélection des emprunteurs en fonction de leur aptitude à rembourser leur dette ou encore le recours au cautionnement plutôt qu’à l’hypothèque. Aucune de ces bonnes pratiques ne doit être pénalisée par le Comité de Bâle ; ce n’est pas l’objectif de la réforme. La Banque de France et l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) veilleront à ce que les nouvelles règles relatives au financement de l’habitat soient compatibles avec notre marché national», a déclaré François Villeroy de Galhau, Gouverneur de la Banque de France lors de la conférence de l’ACPR, le 16 juin 2016. Il n’y aura donc pas de taux variables pour tous les emprunteurs imposés par les banques, comme l’avait suggéré le Comité de Bâle. Le risque de taux restera porté par les banques en cas de remontée. Et la hausse de taux attendue en 2017 devrait rester limitée. D’autant que « les craintes de retour de l’inflation sont très exagérées », a déclaré le Gouverneur de la Banque de France à l’occasion de ses vœux à la place financière de Paris, le 12 janvier dernier. A suivre. Alexandra Boquillon