Les taux de prêt immobilier sont au plus bas qu'ils ne l'ont jamais été mois après mois, augmentant considérablement le pouvoir d'achat des ménages. Les prix du m² ancien continuent de descendre, tandis que les efforts du gouvernement pour soutenir l'achat immobilier sont de plus en plus présents. Voici les 3 principales raisons qui poussent les professionnels à l'optimisme face aux évolutions du marché de l'immobilier, même s'ils anticipent plutôt une stabilisation qu'une augmentation des ventes. Les acheteurs immobiliers ne sont toujours pas prêts On reconnaît une bonne analyse aux facteurs contradictoires qu'elle fait apparaître. Le baromètre sur le moral des professionnels de l'immobilier CSA/Crédit Foncier nous en livre un, sous la forme du comportement des clients. Selon les agents, promoteurs, constructeurs et autre acteurs clés du secteur, les acquéreurs en devenir ne sont pas encore prêts à concrétiser leurs projets. Sur les 400 professionnels interrogés, 36 % trouvent que leurs clients conservent une attitude attentiste. Clairement les conditions ne leur donnent pas tort : hausse du chômage, et croissance encore atone. Seuls 20 % des entreprises interrogées trouvent que leurs clients sont confiants, et 8 % les décrivent même comme étant impatients. Cette proportion reste toutefois en dessous de celle des pessimistes, 22 % des sondés estimant que leurs clients sont inquiets, 13 % les qualifiant même de sceptiques. Le marché de l'immobilier ne se détériore plus La première édition du baromètre sur le moral des professionnels de l'immobilier mettait en avant un lourd pessimisme ambiant. À la fin de l'année dernière, 28 % des entreprises sondées considéraient que le marché du logement s'était « fortement » détérioré dans leur région. Pour cette 2e édition ils ne sont plus que 17 % à avoir le moral dans les chaussures, ils restent toutefois 20 % à considérer que le marché s'est « légèrement » détérioré. Et puis il est des signes qui ne trompent pas, comme la proportion de 36 % qui considèrent que l'environnement économique dans leur secteur est resté stable. Désormais 26 % des professionnels interrogés, soit 1/4, considère au contraire que le marché s'est amélioré. L'Île-de-France serait la région la plus prometteuse Ces derniers se trouvent d'ailleurs majoritairement en Île-de-France, où 34 % voient un embellissement de la situation au cours des derniers mois, alors qu'ils n'étaient que 10 % lors de la première édition du baromètre. Les professionnels opérant dans le Sud-Ouest sont désormais 30 % à voir une amélioration du marché du logement dans leur région. Eux aussi n'étaient que 10 % lors de la première édition, en revanche ils sont 38 % à considérer que l'environnement s'est détérioré, alors qu'ils ne sont que 29 % en Île-de-France. La situation s'arrange dans le Nord-Est, pour passer de 65 % d'opinions négatives à la fin de l'année dernière, contre 42 % cette année. Les professionnels de l'immobilier du Nord-Ouest et du Sud-Est auront retrouvé un peu de moral, avec respectivement 21 % et 27 %. Il reste toutefois 38 % et 36 % à considérer que la situation s'est détériorée. Globalement, les professionnels ont atteint leurs objectifs commerciaux Cet optimisme ambiant s'explique sans doute par le fait qu'une majorité des entreprises interrogées déclare avoir atteint ses objectifs commerciaux, au cours des 4 derniers mois. Si la différence n'est pas bien grande car ils sont aujourd'hui 68 % alors qu'ils étaient 58 % à la fin 2014, on note toutefois que 13 % ont même dépassé leurs objectifs, contre 10 % auparavant. La proportion de ceux qui l'ont réalisé ce qu'ils avaient prévu reste la même : 30 %. Ceux qui ont « presque atteint » leurs chiffres sont désormais 25 % contre 18 % auparavant, et de fait le groupe de la lanterne rouge se restreint. À la fin 2014, alors que 34 % des professionnels interrogés déclaraient ne pas avoir atteint leurs objectifs commerciaux, désormais ils ne sont plus que 25 %. Toutefois il serait intéressant de savoir si lesdits objectifs ont été revus à la baisse depuis le dernier sondage. Les prix vont diminuer dans l'ancien et se stabiliser dans le neuf Les prix de l'immobilier neuf sont globalement plus élevés que ceux de l'ancien, encore que l'écart puisse se resserrer dans le centre-ville de certaines métropoles. Toutefois le coût du m² reste un problème pour les promoteurs, qui doivent souvent faire des gestes commerciaux pour vendre des logements neufs. Dans un contexte d'alourdissement administratif, seuls 12 % d'entre eux voient les prix de l'immobilier neuf augmenter. Parmi eux une majorité pense que la hausse se situera entre 2 % et 5 %. Mais ils sont sans doute confiants dans le dialogue qui s'engage avec le gouvernement afin de relancer le secteur du bâtiment, car 58 % pensent que les prix vont se stabiliser. Il reste tout de même 26 % parmi les entreprises impliquées pour anticiper au contraire une baisse des prix du m². Pour plus de la moitié d'entre eux elle se situera même entre 2 % et 5 %, tandis que près d'1 entreprise interrogée sur 3 anticipe même un ajustement à la baisse supérieur à 5 %. En revanche plus d'1 professionnel sur 2 (56 %) s'attend à une baisse des prix de l'immobilier ancien dans sa région au cours des 12 premiers mois. Sur cette proportion, plus d'1 sur 2 envisage une correction comprise entre 2 % et 5 %, tandis que plus d'1 sur 3 (37 %) avance même une chute supérieure à 5 %. Dans ce contexte ils ne sont que 4 % à estimer que le m² ancien va augmenter, tandis que 34 % anticipent une stagnation des prix du marché. Les professionnels voient le marché de l'immobilier repartir avec parcimonie S'ils ne sont que 3 % à se déclarer « très optimiste », ils sont 56 % à afficher leur optimisme quant au marché immobilier au cours des prochains mois. Une proportion qui tranche avec les 35 % d'entre eux qui voyaient la vie en rose à la fin de l'année 2014. Les très pessimistes comptent désormais pour 7 % des entreprises interrogées contre 15 % auparavant, tandis que les « plutôt pessimistes » sont désormais 33 %, comparé aux 49 % d'il y a 4 mois. Pour autant ils n'anticipent pas de redémarrage important des transactions. Ceux qui officient dans l'immobilier ancien sont 52 % à prédire une stabilisation des ventes, tandis que 19 % des répondants ne seraient pas surpris d'une augmentation de leur chiffre d'affaires. Du côté des logements neufs le moral est plus au beau fixe, avec 28 % d'entreprises interrogées s'attendant à une hausse du nombre des transactions. Il reste que 43 % des professionnels espèrent obtenir les mêmes résultats commerciaux que lors du sondage précédent. Les optimistes se trouvent surtout dans le Sud-Ouest (65 %), l'Ouest (62 %), le Nord-Ouest et l'Île-de-France (62 %). Les constructeurs de maisons individuelles et les promoteurs/lotisseurs sont d'ailleurs au premier rang, 61 % d'entre eux affichant un optimisme sur la bonne santé du marché dans leur secteur géographique, pour les 12 prochains mois.