En 2009, le Taux Effectif Global (TEG) moyen enregistré par la Banque de France, était de 5,87 %. Au 2e trimestre 2014, il est descendu à 3,84 %. Renégocier son prêt immobilier pourrait fort bien déboucher sur une économie se chiffrant en dizaines de milliers d'euros. Voici 5 conseils pour préparer et mener la négociation sans vous faire avoir. Comparer les taux actuels 2 facteurs font qu'un ménage pourrait économiser une somme coquette sur ses mensualités, s'il renégociait le taux de son prêt immobilier. Le premier de ces facteurs est le temps. Car le taux auquel on pouvait emprunter il y a quelques années pourrait être bien supérieur à celui d'aujourd'hui. C'est même une forte probabilité, car les taux de prêt immobilier sont au plus bas depuis les années 40. Si l'on consulte les statistiques de la Banque de France, on s'aperçoit qu'au premier trimestre 2009, le TEG de prêt immobilier à taux fixe moyen enregistré était de 5,87 %. La renégociation de taux est encore plus intéressante pour les ménages ayant emprunté au 2e trimestre 2001, car le TEG moyen était de 6,89 %. Au 2e trimestre 2012, le TEG moyen pointait tout de même à 4,77 %. Au 2e trimestre 2014, la Banque de France a enregistré un TEG moyens de 3,84 %. Le 2e facteur pouvant faire bénéficier un ménage d'un taux plus avantageux, est son profil d'emprunteur. Il y a quelques années de cela, les primo-accédants devaient se contenter de conditions moins avantageuses que les secundo-accédants. Ce n'est plus le cas aujourd'hui, car les banques préfèrent les jeunes emprunteurs. Cependant un couple ayant déjà effectué au moins 25 % de ses remboursements sans incident, présente un bon profil et serait certainement bien accueilli auprès d'une banque concurrente. Pour comparer les taux, il est important de se baser sur le TEG, et non-pas sur le taux nominal. Car une offre de prêt pourrait très bien contenir un taux nominal faible, mais de lourds frais de dossier et une prime d'assurance emprunteur exagérée. C'est la raison pour laquelle une offre de prêt doit clairement faire apparaître le coût du crédit. Calculer le capital restant dû Plus la somme à emprunter est importante par rapport aux revenus, plus les remboursements se feront sur une longue durée. Et plus la durée est longue, plus le taux est élevé. Ainsi lorsque les emprunteurs ont déjà remboursé une bonne partie du capital, s'ils devaient faire racheter ce capital restant, ce serait sur une durée plus courte. Ils obtiendraient donc un taux nominal plus bas que celui qu'ils ont actuellement. Pour connaître le montant déjà remboursé sur un prêt, il suffit de prendre son tableau d'amortissement. On identifie la colonne des mensualités, et l'on descend jusqu'à la dernière mensualité payée. On se déplace sur la droite, jusqu'à la colonne « capital ». Le montant indiqué représente le capital restant à rembourser. Il ne reste plus qu'à effectuer une simulation de prêt immobilier concernant le capital restant et la durée restante. Le simulateur affiche les mensualités que l'emprunteur pourrait obtenir en ce moment, s'il renégociait son taux. Lister les services de votre banque Le prêt immobilier représente certes une source de revenus importante pour une banque, mais surtout il s'agit d'un produit d'appel. Les emprunteurs vont ouvrir un compte courant dans ladite banque, et consommer les produits proposés par l'agence. C'est ainsi que le client se retrouve au fil des ans avec une accumulation de toutes sortes d'assurance et de services, qui ne lui sont pas toujours indispensables. En revanche les cotisations qu'il paye pour avoir accès à cette panoplie de prestations, sont indispensables à la banque. Il s'agit donc d'une situation qui devrait être basée sur le principe du donnant-donnant : « je paye tous ces petits services qui vous rapportent de la trésorerie immédiate, en échange vous me faites un geste sur mon taux de prêt ». Un emprunteur peut d'ailleurs utiliser les services bancaires pour renégocier son prêt immobilier à la baisse. Son agence lui propose une assurance habitation ? D'accord pour la prendre, en échange d'une révision des conditions de ses crédits. Choisir une carte bancaire Gold ? D'accord, en échange d'un geste commercial. Il peut être quelquefois payant de souscrire plus de services, en échange d'un véritable effort sur le taux immobilier. Mais attention, il s'agit de sortir gagnant de la renégociation, et pour cela il faut bien souvent jouer de la calculatrice. Négocier le taux d'assurance emprunteur Depuis la loi Lagarde, une banque n'a pas le droit d'imposer une assurance crédit en particulier. Depuis la loi Chatel, l'assuré peut mettre fin à son contrat pour en souscrire un autre, s'il respecte le préavis inscrit sur son contrat. La loi Hamon permet même aux personnes ayant emprunté après le 26 juillet 2014, de changer d'assurance emprunteur dans les 12 mois qui suivent, sans préavis. À ce stade il est important de préciser que les cotisations des assurances emprunteurs sont toujours plus chères auprès d'une banque. Car cette dernière les calcule sur le capital emprunté, alors qu'un assureur spécialisé les calcule sur le capital restant. Sur la durée, la différence peut aller du simple au double. Mais les banques disposent d'outils pour se défendre, à commencer par l'équivalence des garanties. Elles pointent souvent du doigt l'absence de couverture du nouveau contrat par leurs clients, et utilisent ainsi leur droit de veto. L'emprunteur dispose toutefois d'un argument de poids pour renégocier son prêt. Il doit tout d'abord s'y prendre suffisamment de temps avant l'expiration du préavis précisé sur son contrat d'assurance crédit. Il peut ensuite accepter de ne pas aller chercher un contrat moins cher, en échange d'un effort sur le taux nominal. Négocier une levée des pénalités de remboursement anticipé Les banquiers ne sont pas tombés de la dernière pluie, ils savent que leurs clients n'hésiteront pas à leur faire des infidélités si la renégociation de leur crédit ne les a pas satisfait. Ils ont donc mis sur pied un dispositif efficace : les indemnités de remboursement anticipé. Le Code de la consommation permet à un organisme de crédit d'appliquer des pénalités, lorsqu'un prêt immobilier est remboursé par anticipation. Or, c'est justement ce qui va arriver si l'emprunteur fait racheter son crédit immobilier par une banque concurrente. Ces pénalités sont toutefois plafonnées, elles doivent correspondre au plus faible montant entre la somme des 6 prochains mois d'intérêts, et 3 % du capital restant dû. Lorsqu'il va renégocier son prêt immobilier, le banquier va sans aucun doute appliquer subrepticement des pénalités de remboursement anticipé. L'emprunteur a la possibilité de négocier une levée partielle ou totale, car son agence bancaire peut considérer qu'elle aura plus à perdre s'il change de banque.