Les arbres ne montent pas jusqu’au ciel. L’adage se vérifie pour la première fois à Bordeaux depuis 18 mois. En effet, en février les prix de la pierre bordelaise n’ont pas progressé et sont restés stables (0%). Meilleursagents va surveiller l’évolution des prix à Bordeaux dans les prochaines semaines. S’agit-il d’une pause temporaire ou d’une inflexion de la tendance ? Il faudra attendre les prochains baromètres pour le savoir…En attendant, zoom sur l’évolution des prix immobiliers à Bordeaux et dans les plus grandes villes de France, sur un mois et sur un an. La tendance globale à la hausse conduit de plus en plus de banque à proposer des prêts sur 30 ans, voire 35 ans. Explications Qualifiée par les observateurs comme la ville de tous les excès, Bordeaux a vu ses prix grimper et encore grimper depuis 18 mois. Ils viennent de se stabiliser pour la première fois en février 2018. Pour rappel, la hausse des prix à Bordeaux a atteint par exemple 16,9% en un an entre octobre 2016 et octobre 2017. Le prix moyen du m2 dans l’ancien était alors de 3600€, pouvant atteindre 5 400€. « Cette inflation galopante est indiscutablement due à des investisseurs très actifs qui, à eux seuls, génèrent 35% des nouvelles acquisitions. Contrairement à certains fantasmes de plus en plus répandus et souvent amplifiés, ces investisseurs ne sont que très minoritairement des parisiens attirés par de bonnes affaires bordelaises ». 18 mois de constante évolution des prix à Bordeaux La réalité est plus simple : la ville et sa région sont attractives depuis de nombreuses années. Par ailleurs, l’ouverture de la Ligne à Grande Vitesse (LGV) qui place désormais Bordeaux à 2 heures de la capitale vient encore renforcer cette attractivité mais seulement à la marge. Cette situation commence à poser des problèmes d’accès au logement à cause de prix d’achat ou de location trop souvent décorrélés du pouvoir d’achat réel des ménages. En effet, à ces prix, avec les salaires locaux, un ménage moyen de 2,5 personnes peut à peine s’offrir 37 m² contre 51 m² à Toulouse. La hausse des prix de Bordeaux va graduellement s’étendre à l’ensemble de la communauté urbaine et pourrait réduire progressivement l’attractivité de la région. En effet, l’accessibilité au logement peut être un facteur limitant au développement économique de la région. L’équation n’est pas simple à résoudre entre attractivité, accès au logement et accès à l’emploi. La communauté urbaine de Bordeaux doit trouver une solution pour maintenir l’attractivité de cette région afin de soutenir sa dynamique économique, maintenir ses emplois et en créer de nouveaux. Le travail réalisé sur les infrastructures bordelaises doit se poursuivre et s’étendre aux communes limitrophes et à l’ensemble de la région. C’est ainsi que le marché immobilier conservera son attrait tant pour les ménages que pour les investisseurs locaux », expliquait Sébastien de Lafond dans le baromètre publié en novembre dernier. 0% d’évolution en un mois : inflexion de la tendance à Bordeaux ? Dans leur 100ème baromètre fraîchement publié le 1er mars, Meilleursagents indique que les prix bordelais ont progressé de 12,9% entre février 2017 et février 2018. Mais entre janvier et février 2018, en un mois donc, ils n’ont pas progressé : + 0% ! Une situation inédite à suivre de près. Toujours des hausses à Paris mais pas seulement Par contre, à Paris les prix moyens poursuivent leur ascension : +0,6% en février par rapport à janvier 2018, surtout pour les petites surfaces (studios et deux-pièces) : +1,2% alors que les grands appartements de 3 pièces et plus marquent une légère baisse (-0,2%), contraire à la saisonnalité. A noter qu’en un an les prix ont grimpé de 5% dans la capitale. Strasbourg, Montpellier, Nantes : sur le podium des hausses enregistrées en février En province, les 10 plus grandes villes voient leurs prix augmenter en un mois de +0,3% en moyenne avec Strasbourg (+1,0%), Montpellier (+0,7%) et Nantes (+0,5%) en tête. Sur un an avec 12,9% de hausse, Bordeaux arrive en tête, suivie de Lyon (+8,6%) et Paris (+5%). Puis arrive Nantes (4,7%), Nice (4,5%), Toulouse (4,2%), Rennes (3,2%) et Lille (+ 1,6%). Fortes disparités aux 4 coins de l’Hexagone Si l’évolution des taux est sensiblement la même sur l’ensemble du territoire, ce n’est pas le cas des prix qui évoluent de manière contrastée en fonction des dynamiques locales. Les 3 villes les plus à la traîne restent Strasbourg (+ 0,8%), Marseille (-0,3%) et Montpellier (-2,3%) De fortes disparités sont également enregistrées en Ile-de-France Tendance à la hausse des prix dans les Hauts-de-Seine (+0,1%), les Yvelines et le Val d’Oise (+ 0,4%) entre janvier et février 2018. Mais tendance à la baisse sur la même période pour la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne (-0,3% et -0,5%). Un recul un peu plus marqué en Seine et Marne et dans l’Essonne (-0,7%). Il faut dire que les conditions climatiques (neiges, verglas, inondations etc.) ont largement impacté les ventes en banlieue ces dernières semaines. Sur un an, seuls l’Essonne et la Seine-et-Marne sont en repli (-0,4%) Tous les autres départements voient leurs prix évoluer à la hausse (+ 5,3% dans les Hauts-de-Seine, + 3,6% dans le Val-de-Marne, +2,7% pour la Seine-Saint-Denis, +2,5% pour les Yvelines et +1% pour le Val d’Oise). Poursuite de la tendance haussière dans les prochains mois Les prix poursuivront dans les prochains mois leur hausse progressive. Entre stabilité des taux et hausse modérée des prix au premier semestre 2018, le pouvoir d’achat immobilier des Français ne va pas progresser voire même légèrement se dégrader. Selon le courtier Vousfinancer dans ce contexte de hausse des prix, de plus en plus de banques proposent de nouvelles offres de prêts étalées sur 30 ans, voire 35 ans. Tout en restant sur des niveaux de taux attractifs. Afin de resolvabiliser les emprunteurs. Sources : Meilleursagents et Vousfinancer Alexandra Boquillon