Les taux sont orientés à la hausse depuis décembre 2016. Mais cette augmentation est lente et très progressive. Elle s’essouffle même au début de l’été 2017 et n’a pas d’incidence sur la solvabilité de la demande. Les conditions d’emprunt restent, en effet, très favorables aux ménages. Zoom sur les derniers chiffres publiés par la Banque de France et par l’Observatoire Crédit Logement/CSA. Les taux remontent depuis décembre 2016. Certes « le plus fort de la hausse a été constaté en février dernier, mais depuis mai, la hausse des taux est négligeable avec 1 point de base par mois, exprimant plus la déformation de la structure de la production qu’une véritable remontée des taux », affirme l’Observatoire Crédit Logement/CSA. La hausse des taux s’essouffle en début d’été La hausse s'essouffle même en juin, « ressemblant à celles des étés 2013 et 2015, tant par son ampleur que par sa durée », pointe l’étude. En juin 2017, les taux des crédits du secteur concurrentiel se sont établis à 1.57% en moyenne contre 1.56% en mai 2017. Le taux moyen pour de l’accession dans le neuf atteint 1,60% contre 1,58% pour de l’accession dans l’ancien, selon les derniers chiffres publiés par L’Observatoire Crédit Logement/CSA. En effet pour le troisième mois consécutif, les taux moyens (hors assurance) se sont stabilisés sous la barre des 1,60%. Même constat à la Banque de France : « le taux d’intérêt moyen des crédits à l’habitat est quasi stable : 1,59% en mai après 1,57 % en avril ». Et pour les courtiers, cette tendance à la stabilité devrait se poursuivre durant tout l'été. La hausse des prix de l’immobilier a plus d’incidence que la hausse des taux Les taux sont ainsi revenus quasiment à leur niveau du début de l'été 2016, mais le rythme de l'inflation était de 0.2% contre 1.2% en juin 2017 », souligne l’Observatoire Crédit Logement/CSA. « Cette remontée des taux est sans incidence sur la solvabilité de la demande. En revanche, la hausse rapide des prix de l'immobilier pèse de plus en plus lourdement sur une demande qui s'affaiblit. Taux toujours très attractifs Pour autant, les conditions de crédits restent favorables à la réalisation de la demande. On remarque en outre que la faible remontée des taux constatée depuis avril n’est pas générale. Si une hausse des taux de 1 point de base s’observe sur les prêts à taux fixe de 15 ans, on constate en revanche une baisse de 2 points de base sur les prêts à 20 ans et sur ceux à 25 ans ». Si les taux fixes moyens hors assurance toutes durées confondues s’établissent à 1, 57%, ils tombent à 1,41% sur 15 ans et grimpent à 1,88% sur 25 ans. A noter que sur 20 ans, ils s’établissent à 1,60%, exactement au même niveau qu’en juin 2016, toutes durées confondues. Nul doute que les taux restent particulièrement attractifs, y compris sur des durées longues. Taux divisés par deux par rapport à décembre 2012 Pour rappel, en décembre 2012, les taux s’établissaient à 3,22%, toutes durées confondues. Soit un niveau deux fois plus élevé qu’en juin 2017. Ils atteignaient même 3,70% pour un emprunt sur 25 ans. Depuis ils n’ont eu de cesse de baisser : 3,08% en décembre 2013, 2,38% en décembre 2014, 2,20 % en décembre 2015, 1,60% en juin 2017 pour atteindre leur niveau le plus bas de toute l’histoire du crédit : 1,34% en décembre 2016 ! C’est alors qu’ils ont entamé une lente et très progressive remontée : 1,55% en avril dernier, 1, 56% en mai pour s’établir actuellement à 1,57%, toujours en dessous de la barre des 1,60%. Durées longues d’emprunt « En juin 2017, la durée moyenne des prêts s’est établie à 216 mois contre 213 mois en mai 2017. Les durées se maintiennent donc à un niveau élevé, en dépit de la diminution observée en mars 2017, comme cela est habituel vers la fin de l’hiver. Dans l’ensemble, les conditions de crédit actuelles facilitent la réalisation des projets d’accession sur des durées longues. La progression des flux de la primo accession des ménages jeunes ou modestes qui se constate depuis deux années en témoigne», rapporte L’Observatoire Crédit Logement/CSA. Renégociations moins nombreuses Les renégociations de crédit sont moins nombreuses. Leur part (comprenant également les rachats de crédit) a chuté à 42% en mai dernier alors qu’elle culminait à 61% en janvier 2017, selon les derniers chiffres publiés par la Banque de France. Du coup, la production mensuelle de crédit à l’habitat est également en baisse : 25 milliards en mai contre 38 milliards en janvier dernier (33 milliards en février, 30 milliards en mars et 28 milliards en avril). Encours élevé en Ile-de-France et dans le sud de la France A noter que l’encours des crédits immobiliers aux particuliers (ménages et entrepreneurs individuels) atteint 1042,1 milliards au 30 avril 2017, selon la Banque de France (Source : centralisations financières territoriales). L’Ile-de-France totalise à elle seule 261 milliards, dont 89,9 milliards rien que pour Paris et 40,9 milliards pour les Hauts-de-Seine. L’encours des crédits immobiliers est également significatif dans la région Paca, avec un total de 80 milliards, dont 32,4 milliards rien que pour les Bouches-du-Rhône (Aix-Marseille). Le Rhône (Lyon) n’est pas en reste non plus : 34,9 milliards, tout comme le Nord (Lille) : 36,7 milliards, la Bretagne : 54,1 milliards, les Pays de la Loire (dont Nantes) : 60,1 milliards, et la Normandie (regroupant le Calvados, l’Eure, la Manche, l’Orne et la Seine-Maritime) avec un total de 44,2 milliards. Pour info, l’encours des crédits immobiliers s’établit à 27,1 milliards en Gironde (Bordeaux), 23 milliards en Haute-Garonne, 22 milliards dans le Bas-Rhin (Strasbourg), 20,6 milliards dans les Alpes-Maritimes (Nice), 20,1 milliards en Isère (Grenoble), 16,8 milliards en Moselle (Metz), 16,4 milliards dans l’Hérault (Montpellier) et 15,9 milliards dans le Var. Et l’année n’est pas finie… Alexandra Boquillon