Le marché de la pierre hexagonal affiche une santé insolente (dans les grandes agglomérations), boosté par des taux d’intérêt incroyablement bas et des conditions d’octroi des crédits particulièrement avantageuses, selon Century 21. Et bonne nouvelle pour les emprunteurs en avril, ces taux déjà très attractifs depuis des mois atteignent de nouveaux records. Analyse du marché immobilier de Laurent Vimont, président de Century 21 France et zoom sur les taux de crédit au mois d’avril avec Sandrine Allonier, porte-parole du Vousfinancer et Jérôme Robin, fondateur et directeur général de Voufinancer. Les taux soutiennent plus que jamais le marché de la pierre. Pour information, les taux moyens sont actuellement à 1,30 % sur 15 ans, 1,50 % sur 20 ans et 1,70 % sur 25 ans mais avec des taux planchers négociés à 0,6 % sur 15 ans, 0,85 % sur 20 ans et 1,05 % sur 25 ans pour les meilleurs profils. En avril, certaines banques baissent leurs taux jusqu’à 0,20 % « En avril, le mouvement de baisse des taux enclenché en mars semble se poursuivre. Les banques qui ne l’avaient pas encore fait ont diminué leurs taux de crédit, de 0,05 % à 0,20%. Une banque nationale nous a même annoncé qu’elle comptait baisser à nouveau ses taux dans les prochains jours après l’avoir fait mi-mars ! « Durant tout le mois de mars, et pas seulement en début de mois comme c’est le cas habituellement, nous avons reçu des barèmes de taux affichant des baisses… Les banques sentent la reprise de la demande et aucune ne veut passer à côté de cette opportunité de capter de nouveaux clients. D’autant que la politique de la Banque centrale européenne et le recul du taux d’emprunt d’Etat français à 10 ans, tombé à 0,23 % fin mars - mais remonté depuis à 0,35 - donne la latitude aux banques de proposer des taux à nouveau record ! C’est actuellement la grande braderie du printemps de l’immobilier ! » explique Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer. De quoi doper encore un peu plus le marché de la pierre qui attire les Français ! En France : l’investissement locatif dope les ventes Pour preuve, « 26,6% : c’est la part des acquisitions réalisées France entière pour l’investissement locatif. Plus d’un quart des achats immobiliers est donc dédié au placement, ce qui démontre, s’il en était besoin, que les Français voient dans la pierre la valeur refuge absolue », témoigne Laurent Vimont, Président de Century 21 France. « Que ce soit pour se constituer un patrimoine, pour assurer sa retraite ou avoir un complément de salaire, l’investissement immobilier emporte la majorité des suffrages ». Progression des ventes : + 9,8% en un an « Cela participe grandement au dynamisme du marché : au niveau national, les ventes progressent de +9,8% par rapport au 1er trimestre 2018, favorisées par des taux d’intérêt incroyablement bas et des conditions d’octroi des crédits particulièrement avantageuses", a annoncé aujourd'hui Century 21 France. "La demande soutenue influe sur les prix qui augmentent de manière contenue entre le 1 er trimestre 2018 et le 1er trimestre 2019 : +2,7%, pour se situer à 2587€ le prix moyen au m² (2059€ le prix moyen au m² des maisons ; 3506€ celui des appartements). Dans l’ensemble, le montant moyen d’une transaction atteint 213 019€ au 1er trimestre 2019 (227 879€ pour une maison et 205 422€ pour un appartement). Ce sont les moins de 30 ans qui voient leur proportion parmi les acquéreurs augmenter le plus fortement (+5,2%), et ils représentent désormais environ 1/5e des transactions. Dans l’Hexagone, 42% des achats immobiliers sont réalisés par des employés / ouvriers. Dans un contexte économique tendu, les Français plébiscitent l’achat immobilier : il rassure, permet d’assurer un toit sur sa tête, est vecteur d’espoir de plus-value et apparaît comme un rempart face aux incertitudes des retraites". (Selon les transactions du réseau CENTURY 21 enregistrées au niveau national entre le 1er janvier 2019 et le 26 mars 2019). Des records historiques pour les prêts sur 25 ans Si l’on compare les taux actuels au niveau historique de l’automne 2016, l’une des grandes différences est l’allongement de la durée des prêts accordés par les banques et les taux inédits qu’elles proposent actuellement sur 25 ans. En février, 41,5 % de la production de crédit a été réalisée sur des durées de 25 ans et plus, contre seulement 30,2 % fin 2016 selon l’Observatoire Crédit Logement/CSA. « Prêter sur 25 ans et plus permet aux banques de capter de jeunes emprunteurs, encore peu bancarisés avec lesquels elles pourront mettre en place une relation de long terme… En outre dans le contexte actuel de baisse des aides à l’achat et de prix élevés, notamment dans les grandes métropoles, c’est aussi le moyen de soutenir la demande des primo-accédants et de leur permettre d’acheter une surface suffisante dans laquelle vivre et garder leur bien plus longtemps, afin d’amortir notamment les frais de notaire. Et compte-tenu du niveau actuel des taux sur ces durées longues, même les emprunteurs avec de hauts revenus comprennent l’intérêt d’emprunter sur 25 ans et en ont la volonté, tout en sachant qu’ils n’iront pas au bout de leur crédit, pour la plupart ! » explique Jérôme Robin, directeur général de Vousfinancer. Taux d’1,01% sur 25 ans octroyé à Nantes ! « C’est ainsi qu’on obtient actuellement des taux records sur les durées longues, bien inférieurs au niveau de 2016 – où le record s’établissait à 1,30 % au mieux sur 25 ans - comme par exemple : 1,01 % hors assurance sur 25 ans à Nantes avec un prêt de 400 000 € sur 2 lignes (1,09 % sur 25 ans et 0,85 % sur 15 ans) pour un couple de secundo-accédants avec 8 000 € de revenus et 100 000 € d’apport. Ou encore 1,05 % (hors assurance) sur 25 ans à Nantes, pour un prêt de 450 000 € pour un couple de hauts fonctionnaires, primo-accédants, avec 7000 € de revenus à deux et 80 000 € d’apport. Et enfin, 1,10 % (hors assurance) sur 25 ans à Saint-Etienne pour le rachat de prêt (290 000 €) de la résidence principale d’un couple avec 5 200€ de revenus mensuels », témoigne Sandrine Allonier. Mais risque d’exclusion du marché de certains emprunteurs ! Mauvaise nouvelle pour les emprunteurs : le taux d’usure a à nouveau baissé au 1er avril 2019. Si ce taux au-delà duquel il est interdit de prêter est censé protéger les emprunteurs, il peut devenir un frein à l’achat pour certains d’entre eux qui, compte-tenu de leur profil plus risqué, peuvent le dépasser, se retrouvant ainsi exclus du crédit. « Le taux d’usure des prêts immobiliers sur des durées de 20 ans et plus a encore baissé de 0,05 % ce trimestre, après une baisse de 0,07 % au trimestre précédent… Au total, il a baissé de 0,40 % depuis janvier 2018, alors même que les taux nominaux moyens sur 20 ans n’ont baissé que de 0,15% ! Une chance que les taux de crédit baissent à nouveau depuis le mois de mars… car dès qu’ils remonteront, ce sera sûrement en premier lieu sur les durées longues, avec un vrai risque d’effet ciseau et d’exclusion du crédit pour certains emprunteurs », met en garde Sandrine Allonier. A suivre... Alexandra Boquillon