Travaux en copropriété : règles et bonnes pratiques

Les travaux en copropriété ne s’improvisent pas. Que vous envisagiez une simple rénovation intérieure ou des modifications plus ambitieuses affectant les parties communes, chaque projet est soumis à des règles strictes. Entre l’obligation d’obtenir l’accord des copropriétaires, les démarches administratives et les votes en assemblée générale, il est facile de se perdre. Comment savoir si votre projet nécessite une autorisation ? Quelles sont les étapes à suivre pour éviter les conflits et réussir vos travaux en toute légalité ? Suivez le guide !

Les types de travaux en copropriété

Travaux dans les parties privatives

Les parties privatives, telles que définies par la loi, correspondent à l’intérieur de votre appartement ou de vos dépendances (cave, garage). Tant que vous ne touchez ni aux parties communes ni à l’apparence extérieure du bâtiment, vous êtes libre d’effectuer les travaux que vous souhaitez sans avoir à demander l’autorisation de la copropriété. Cela inclut, par exemple, des travaux de rénovation intérieure comme :

  • La pose de peinture ou de papier peint.
  • Le remplacement du sol.
  • L’installation d’une nouvelle cuisine ou salle de bains.

Toutefois, même si ces interventions concernent uniquement votre espace privé, il est recommandé d'informer le syndic pour éviter tout malentendu.

Travaux affectant les parties communes ou l’aspect extérieur de l’immeuble

Dès que vos travaux touchent aux parties communes ou modifient l’apparence extérieure de l’immeuble, vous entrez dans une zone où l’autorisation des copropriétaires devient impérative. Les parties communes comprennent des éléments comme :

  • Les murs porteurs.
  • Les canalisations qui traversent plusieurs logements.
  • Les têtes de cheminées et gaines techniques.

De plus, des changements visibles depuis l’extérieur – comme le remplacement de fenêtres, la fermeture d’un balcon ou la création d’une ouverture – nécessitent systématiquement un vote lors d’une assemblée générale. Dans certains cas, une déclaration préalable en mairie sera également requise.

Les autorisations nécessaires pour les travaux en copropriété

Travaux sans autorisation préalable

Tous les travaux ne nécessitent pas de faire appel à l'assemblée générale. En effet, si les travaux que vous envisagez se limitent à l’intérieur de votre appartement sans affecter les parties communes ou l'aspect extérieur de l'immeuble, vous êtes libre de les réaliser. Cela inclut, par exemple :

  • La peinture des murs.
  • La rénovation du sol.
  • L'installation d'équipements intérieurs tels que des meubles de cuisine ou une salle de bains.

Il est cependant recommandé de consulter le règlement de copropriété pour vérifier que ces travaux respectent les règles en vigueur.

Travaux nécessitant l’accord de la copropriété

En revanche, dès que vos travaux impactent les parties communes (murs porteurs, canalisations, etc.) ou l’aspect extérieur de l’immeuble, une autorisation devient obligatoire. Cela concerne notamment :

  • Le changement de fenêtres ou de volets.
  • La création d’une ouverture dans un mur extérieur.
  • La pose de volets roulants ou d’une véranda.

Ces travaux doivent être soumis au vote lors d'une assemblée générale des copropriétaires.

Bon à savoir : Les travaux visant à améliorer la performance énergétique d’un immeuble sont soumis à des règles spécifiques. Si vous prévoyez l’isolation des murs extérieurs, le changement des fenêtres pour des modèles plus performants ou l’installation d’un nouveau système de chauffage, il faudra également soumettre ces travaux au vote de l’assemblée générale. Certaines aides financières peuvent d'ailleurs être sollicitées pour financer ces initiatives.

La procédure pour réaliser des travaux en copropriété

Inscrire le projet à l’ordre du jour de l’assemblée générale

La première étape consiste à faire inscrire votre projet de travaux à l’ordre du jour de la prochaine assemblée générale (AG). Pour cela, il faut formuler une demande écrite au syndic de copropriété. Cette demande doit être envoyée par lettre recommandée avec accusé de réception, en respectant un délai suffisant pour que la question soit débattue lors de l’AG. Le courrier doit préciser :

  • La nature des travaux.
  • Les documents associés (plans, devis, descriptifs précis).
  • Les conséquences éventuelles sur les parties communes ou l’aspect extérieur.

Une fois inscrite à l’ordre du jour, votre proposition sera soumise au vote des copropriétaires.

Le vote en assemblée générale

C’est ici que la majorité des copropriétaires va décider de l’avenir de votre projet. Le type de majorité nécessaire dépend de la nature des travaux :

  • Majorité de l’article 24 : Pour les travaux d’entretien courant ou de faible impact sur les parties communes, la majorité des voix des copropriétaires présents ou représentés suffit.
  • Majorité de l’article 25 : Les travaux modifiant l’aspect extérieur ou impactant des équipements communs nécessitent une majorité absolue (51 % des voix).
  • Majorité de l’article 26 : Les modifications importantes, comme la transformation d’un logement ou la suppression d’une partie commune, exigent une majorité renforcée (deux tiers des voix).

Dans certains cas, si la majorité absolue n'est pas atteinte lors du premier vote mais que le projet recueille au moins un tiers des voix, un second vote à la majorité simple peut être organisé.

Déclaration préalable de travaux et permis de construire

Lorsque vos travaux modifient l'apparence extérieure de l’immeuble, comme le remplacement de fenêtres ou l’ajout d’une ouverture, il est impératif de déposer une déclaration préalable de travaux à la mairie. Cette démarche obligatoire permet de s'assurer que votre projet respecte bien les règles d’urbanisme en vigueur. Dans des situations plus spécifiques, comme une extension de plus de 20 m², un permis de construire peut même être exigé.

Comment réagir en cas de refus de travaux ?

Malgré tous vos efforts et un projet soigneusement préparé, il se peut que les copropriétaires ou l’assemblée générale rejettent votre demande. Dans une telle situation, vous pouvez porter l'affaire devant le tribunal judiciaire. Le juge prendra en compte plusieurs éléments pour décider de la légitimité de votre projet :

  • L'amélioration de l’immeuble : Si vos travaux visent à améliorer la performance  énergétique, l’esthétique ou la fonctionnalité de l'immeuble, le tribunal pourrait les juger bénéfiques pour l’intérêt commun.
  • Le respect du règlement de copropriété : Le juge vérifiera si vos travaux sont conformes aux règles de la copropriété et ne portent pas atteinte aux droits des autres copropriétaires.
  • L'absence de nuisances : Si les travaux ne génèrent aucune gêne pour les autres occupants ou n'endommagent pas l’immeuble, le tribunal pourrait être enclin à vous donner son feu vert.

Avant de vous lancer dans une procédure judiciaire, n’oubliez pas d’explorer toutes les solutions amiables et de bien documenter votre dossier pour maximiser vos chances de succès devant le tribunal.

Les bonnes pratiques pour réussir ses travaux en copropriété

Prévenir et informer les voisins

Une bonne communication est la clé d’une cohabitation harmonieuse en copropriété, surtout lorsqu’il s'agit de travaux. Avant même de commencer le chantier, il est recommandé d’informer vos voisins des détails du projet :

  • Informer directement : Rencontrez vos voisins les plus proches et expliquez-leur en quoi consistent les travaux, la durée prévue et les éventuelles nuisances sonores ou visuelles.
  • Affichage dans les parties communes : N’hésitez pas à afficher une note d’information dans le hall ou l’ascenseur. Celle-ci doit mentionner les dates et horaires des travaux, ainsi que le type d’interventions prévues.
  • Communication via le syndic : Le syndic peut aussi jouer un rôle dans la communication, en relayant les informations à l’ensemble des copropriétaires lors de l’assemblée générale ou par voie de communication interne.

Respect des horaires et des règles locales

Respecter les horaires autorisés pour réaliser des travaux est non seulement une obligation légale, mais aussi un moyen d’éviter les tensions avec vos voisins. En général, les horaires pour les travaux en copropriété sont encadrés par des règlements locaux :

  • En semaine : Les travaux bruyants sont autorisés de 8h à 12h et de 14h à 19h.
  • Le samedi : Les plages horaires sont plus réduites, généralement de 9h à 12h.
  • Le dimanche et jours fériés : Les travaux bruyants sont interdits, sauf dérogation ou urgence (fuite d’eau, panne grave, etc.).

Minimiser les nuisances et respecter les parties communes

Lorsque vos travaux impliquent le passage d’ouvriers ou d’équipements dans les parties communes, il est important de minimiser les désagréments. Voici quelques bonnes pratiques pour préserver la qualité de vie de vos voisins :

  • Protéger les parties communes : Installez des protections sur les sols, les murs et l’ascenseur afin de limiter les dégâts liés au transport de matériaux ou de gravats.
  • Nettoyer régulièrement : Veillez à ce que les parties communes restent propres et sûres tout au long du chantier. Des nettoyages fréquents éviteront l’accumulation de poussière ou de débris.
  • Limiter les nuisances sonores : Si possible, planifiez les travaux les plus bruyants aux horaires où cela gênera le moins les occupants et utilisez des matériaux ou équipements qui réduisent le bruit.

Respecter les règles et les bonnes pratiques en copropriété, c’est garantir le succès de vos travaux sans conflits avec vos voisins. Anticipez vos démarches et veillez à bien respecter les procédures légales pour un chantier en toute sérénité !

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